Décryptage
Aujourd’hui, la dénonciation des marges « abusives » de la grande distribution est « politiquement correcte ». Hier, il était au contraire de bon ton de dénoncer une concurrence trop violente et des prix « abusivement bas ». Pascal Mainsant, économiste à l’Inra, s’en amuse en préambule d’une synthèse intitulée « Responsabilité des GMS dans l’inflation alimentaire » (lire page suivante).
Les distributeurs font-ils trop de marge ? Pascal Mainsant considère que la démonstration n’est pas faite. Ils ne peuvent être soupçonnés d’entente puisque les indépendants associés font la moitié du chiffre d’affaires des GMS. Ils se sont fait concurrence, en dépit des lois « anti-concurrentielles » successives, par les MDD et les promotions.
La distribution ne peut selon lui réduire sensiblement sa marge nette, qui est déjà par définition de 1 % à 2 % de son chiffre d’affaires. Elle peut en revanche réduire ses prix de revient en plaçant plus de MDD et s’investir davantage dans le hard-discount.
Les hypermarchés ont des coûts structurels beaucoup plus importants que le HD, remarque-t-il, lequel peut sortir ses marques de distributeur 30 % moins chères que les hypers.