Décryptage
L’Ukraine affiche clairement sa volonté d’atteindre une production annuelle de 100 millions de tonnes de céréales. Son objectif à court terme ? Devenir au plus vite le grenier à blé, non plus de l’Europe, mais du monde. Et le pays s’engage résolument sur la voie du libéralisme pour y parvenir. Les producteurs ukrainiens ne disposent cependant pas des mêmes filets de sécurité que leurs homologues européens. L’État ne compensera pas les pertes. Les opérateurs « doivent apprendre à gérer leurs risques ». Néanmoins, plusieurs pistes sont actuellement à l’étude : celle des assurances agricoles proposées par les banques (mais la crise a freiné les ardeurs des établissements bancaires), voire la possibilité de créer des provisions pour risques. Cette politique libérale aboutira très vite à une sélection impitoyable parmi les opérateurs. Entre planification et régulation publique en vigueur du temps de l’ex-URSS et le système « à bout de souffle » des économies de soutien américaine ou européenne bientôt démantelées, les responsables ukrainiens sont convaincus d’emprunter la bonne voie. Une sorte de troisième voie.