Décryptage
Le cas des vins et des spiritueux montre la diversité des cibles des contrefacteurs. Dans son Histoire des peurs alimentaires publiée en 2002, l’historienne Madeleine Ferrière montrait déjà combien le vin constitue depuis longtemps une denrée sujette aux fraudes. Contrairement à de nombreux autres secteurs comme le luxe, les cosmétiques, les pièces automobiles ou les logiciels, où la contrefaçon s’est « industrialisée », l’univers des vins et spiritueux est plutôt en butte à des « artisans ». Nombreux cependant : en 2006, plus de 5,3 millions de fausses bouteilles ont été saisies dans l’Union. Parasitisme des signes distinctifs, revente de bouteilles de grands crus vidées, remplies d’une boisson « douteuse » puis recapsulées… Chaque année, l’Unifab estime que la contrefaçon des plus grands vins coûte 200 millions d’euros aux professionnels du secteur : « Ce commerce serait aussi lucratif que le commerce de drogue » estime l’organisation. Cognac et Champagne sont parmi les produits les plus contrefaits au monde.