Débuts chaotiques pour les abattoirs brivistes
Inauguré le 10 décembre dernier, l’abattoir flambant neuf de la zone de La Nau, à St. Viance dans la banlieue de Brive, vient de se faire montrer du doigt par la DSV de la Corrèze. En attente d’agrément, il pourrait voir ce dernier remis en cause, après de nombreux disfonctionnements relevés par l’administration sanitaire. Cette dernière a d’ailleurs délivré un avertissement sans frais à ses responsables, réclamant impérativement une mise aux normes indispensable pour sa bonne utilisation.
Une quinzaine de points litigieux ont été indiqués, parmi lesquels des déficits structurels - comme les crochets suspendant les carcasses sur la chaîne principale, rompant sous le poids des bêtes - et quelques autres carences, apparemment inévitables dans la mise en route d’un tel outil. Pour Frédéric Soulier, président du Syndicat d’abattage Corrézien, « il s’agit d’une période de rodage, un calage entre pouvoirs publics et privés, et l’agrément définitif ne saurait être remis en cause… ». Opinion partagée par la direction de la SABCOR, société gestionnaire de l’établissement, qui souligne le caractère normal des remarques de la DSV, rappelant « que les difficultés rencontrées pour la mise en route sont ordinaires, et que le souci principal actuel réside plutôt dans le recrutement de personnel qualifié. »
Ces incidents répétés, et l’agitation provoquée par la lecture de la presse locale, auront cependant eu comme résultat l’ouverture d’une procédure de licenciement à l’encontre de la directrice Marie-France Christakis, qui avait exercé ses fonctions dans le précédent abattoir 28 ans durant. Les 31 salariés, soutenus par leurs syndicats, ont décidé de prendre fait et cause pour cette dernière, menaçant de grèves possibles en cas de mise en application de la sanction.
Décision repoussée
L’unité de La Nau aura demandé 10 millions d’euros d’investissements pour voir le jour, dont 40 % venus de subventions diverses. Une délégation de service public a été accordée à la Sabcor pour le gérer, avec l’espoir d’atteindre rapidement les 10 000 tonnes annuelles. Un objectif qui, d’après les dirigeants, devrait être tenu, malgré les problèmes évoqués ci-dessus, en regard des premiers mois d’utilisation. Ouvert avec un agrément provisoire, Brive devait se voir confirmer ce dernier ce 5 juin mais les évènements repoussent cette décision, notamment après l’intervention, le 3 juin, du préfet de la Corrèze, Philippe Galli.
Conscient des enjeux, et de la nécessité d’une étude plus approfondie par les services vétérinaires, le préfet a octroyé un sursis de trois mois. Brive La Nau a donc désormais jusqu’au 5 septembre prochain pour rebondir.