De moins en moins de résidus dans la viande
Les cas de contamination des viandes par les résidus chimiques ont baissé de moitié l’an dernier. C’est ce que révèle une note de service de la Direction générale de l’Alimentation (DGAL), dont Les Marchés se sont procurés une copie. Le document présente un bilan des plans de contrôle des résidus chimiques hors métaux lourds et mycotoxines, réalisés en 2003 sur les animaux et leurs produits. Concernant les substances interdites, sept prélèvements ont mis en évidence des traces de chloramphénicol chez des animaux de boucherie, des volailles, des poissons d’élevage et dans du lait. La DGAL souligne qu’aucun résultat non conforme en nitrofuranes n’a été mis en évidence. Seul le plan de contrôle sur le miel montre une augmentation du nombre de résultats non conformes par rapport à 2002.
Les résidus recherchés appartiennent à trois grands groupes : les activateurs de croissance et les substances interdites, les médicaments vétérinaires, les contaminants de l’environnement. 47 409 résultats ont été analysés. Ils ont donné lieu à 32 prélèvements dans le cadre de contrôles renforcés, initiés sur la base d’une forte suspicion.
En ce qui concerne les activateurs de croissance chez les animaux de boucherie, des stéroïdes sur des prélèvements d’urine de porcins ont été détectés. Le pourcentage de prélèvements non-conformes (1,4 %) est voisin de celui de l’an dernier (1,5 %). La brigade nationale d’enquête vétérinaire et phytosanitaire s’est saisie du dossier. À propos des autres substances interdites, des traces de chloramphénicol ont été mises en évidence sur un prélèvement d’urine de bovin réalisé en élevage et sur des prélèvements de muscle porcin en abattoir. Là encore, des enquêtes sont en cours. Concernant les médicaments vétérinaires, des traces d’antibiotiques et de tétracyclines, avec dépassement de limite maximale de résidus (LMR), ont été décelées sur des prélèvements de muscles de bovins et de porcins (respectivement 0,27 % et 0,18 % de résultats non-conformes). Des prélèvements non-conformes en sulfamides subsistent en 2003 sur toutes les espèces et le nombre de non-conformités a augmenté par rapport à 2002 (0,4 % contre 0,1 %).
De la doramectine (avermectines) a été détectée chez un porc, avec un fort dépassement de LMR.
La plupart des élevages mis en cause ont fait l’objet de contrôles renforcés. Les enquêtes ont souvent révélé soit un non-respect des temps d’attente entre l’administration du médicament et l’abattage des animaux, soit des erreurs au niveau de la distribution des aliments médicamenteux. En ce qui concerne les contaminants de l’environnement, des dépassements de LMR ont été observés en lidane chez les espèces bovine et ovine. S’agissant des glucocorticoïdes, de la dexaméthasone a été mise en évidence chez un bovin, avec dépassement de LMR.
Le plan de contrôle sur les volailles a mis en évidence des traces de chloramphénicol sur un poulet de chair. Une enquête est en cours. Dans le cas des médicaments vétérinaires, seuls des dépassements de LMR pour les tétracyclines (oxytétracycline) chez une poule de réforme et une dinde (0,3 % de non-conformité) ont été détectés. L’enquête en élevage a révélé la prescription d’un aliment supplémenté en antibiotiques et le temps d’attente de 14 jours n’a pas été respecté avant l’abattage.
Le plan de contrôle sur les lapins et les gibiers a mis en évidence des dépassements de seuils en sulfamides dans neuf prélèvements de muscles de lapins. Le taux de résultats non-conformes reste élevé (4,7 %) et a augmenté par rapport à 2002 (3,1 %). Les enquêtes ont conclu à une possible erreur de manipulation dans la distribution des aliments médicamenteux.
Au sujet des poissons d’élevage, la recherche du vert malachite montre un pourcentage de prélèvements non-conformes en baisse sur les salmonidés d’eau douce. Celui-ci est passé de 11 % en 2002 à 5,5 % en 2003. Les enquêtes concluent que l’interdiction du produit est respectée. Une rémanence du produit expliquerait les résultats défavorables. Par ailleurs, des traces de chloramphénicol ont été dépistées dans un prélèvement sur salmonidé d’eau douce. Une enquête est en cours.
Le plan de contrôle sur le lait a révélé des traces d’antibiotiques (benzilpénicilline) sur un lait de vache (0,11 % de non-conformité). Un autre échantillon de lait de vache a présenté des traces de chloramphénicol. L’inspection a conclu qu’il n’y avait pas de malveillance ou d’utilisation frauduleuse du médicament.
Pour les œufs, aucun résultat d’analyse n’est supérieur aux seuils de non-conformité, sauf en ce qui concerne la recherche des pesticides organochlorés, pour lesquels du lindane et un isomère ont été mis en évidence. Les enquêtes n’ont pas permis d’élucider ces cas.
Le plan de contrôle sur le miel a permis de déceler deux types de contaminants sous forme de traces : des tétracyclines (20 résultats non-conformes sur 117 analyses) et du sulfathiazole (1 sur 117).