De grands noms du beaujolais veulent redresser son image
Tous les grands noms du beaujolais étaient représentés, le 22 octobre, pour la présentation parisienne d'Expressions d'origine, association de 15 célèbres « Domaines et châteaux en Beaujolais ». « Pas forcément ceux qui vendent le plus, mais ceux qui s'expriment le plus souvent dans les medias au nom du beaujolais », a précisé Dominique Piron, producteur à Villé-Morgon au côte du Py très réputé. L'ancien vice-président de l'UIVB préside ce rassemblement de vignerons qui entendent « porter l'image du beaujolais », auprès du public français et international.
Le moment choisi par les associés n'est pas le fruit du hasard. Alors que l'on va beaucoup parler du beaujolais nouveau, un vin très commenté et souvent en mal, ces vignerons réputés entendent montrer que l'appellation peut certes donner « un vin fruité et gouleyant », mais que ses 10 crus peuvent aussi atteindre un grand raffinement. « Nous ne sommes ni des intégristes, ni des rebelles », a précisé Dominique Piron. « Nous avons pour seule ambition de tirer l'ensemble de l'appellation, la rendre attractive pour les consommateurs mais aussi pour de jeunes investisseurs, dont le beaujolais a besoin ».
Conjoncture délicate
De fait, les vignerons associés présentent des profils différents. Du très bio Domaine Marcel Lapierre à Villié-Morgon à l'aristocratique Château de la Chaize de Madame Roussy de Sales à Odenas, les styles -et les vins- diffèrent. Sans vocation commerciale, Expressions d'origine se fera ambassadeur du meilleur du beaujolais trois fois par an : une fois en France, une fois en Europe, et une fois sur le grand export. En avril 2009, l'association a rendez-vous à Arvinis, le salon des vins du monde de Morges (Suisse). La confédération est le premier client étranger du beaujolais. Expressions d'origine se rendra ensuite sur la côte Est des Etats-Unis.
L'initiative d'Expressions d'origine répond à une situation difficile, pour les primeurs, mais aussi pour les crus, avec une baisse de la consommation de vin et une vive concurrence à l’export. La vendange 2008 s'est en outre déroulée dans des conditions délicates. « Nous atteindrons probablement 60% d'une récolte normale, a expliqué Dominique Piron. Comme il y a des stocks, nous devrions pouvoir assurer la jointure avec le millésime suivant. » L'un des associés d'Expressions d'origine, le Clos de Haute-Combe à Juliénas, n'aura sans doute pas cette chance. Toute juste 3% de sa récolte a résisté à un très violent épisode de grêle.