Dans une passe difficile, Bonduelle renforce sa productivité
Bonduelle s’attend à une baisse de rentabilité opérationnelle en 2010-2011. Il maintient néanmoins 75 millions d’euros d’investissements pour accroître sa compétitivité.
Le spécialiste français du légume connaît une baisse de régime. En 2009-2010, l’industriel a vu ses ventes reculer de 1,7 % à périmètre constant (+2,3 % en prenant en compte les dernières acquisitions dont France Champignon). En cause : une consommation fragile et faible en volume et un marché atone en Europe centrale et orientale (notamment en Russie). Et face aux niveaux de stocks historiques dans la profession – l’équivalent de 28 % des ventes annuelles en conserve, et 23 % en surgelé – la situation ne devrait pas s’améliorer d’ici au moins un an. Pour maintenir ses parts de marché, Bonduelle a dû réduire ses prix de l’ordre de 5 à 6 % sur l’activité traiteur frais et de 5 à 10 % sur la conserve et le surgelé. Confronté à des récoltes de légumes en baisse de 20 à 30 %, l’industriel annonce par ailleurs des risques de ruptures dans certaines gammes de produits au printemps 2011. Un phénomène qui devrait entraîner « des surcoûts » et donc une baisse des marges. Face à cette conjoncture défavorable, le groupe maintiendra un niveau d’investissements de 75 millions d’euros en 2010-2011, dont 35 millions pour accroître la compétitivité de ses sites industriels. En France, Bonduelle devrait consacrer 9 millions d’euros à la restructuration de France Champignon : fermeture de l’usine de Beaufort début 2011 (avec transfert des productions sur les autres sites) et déploiement rapide de la coupe mécanique. L’industriel termine par ailleurs la construction de sa chambre froide automatisée à Estrées-Mons, d’une capacité de 25 000 palettes, dont le démarrage est attendu pour le printemps 2011. En Italie, la nouvelle usine de salades vertes en sachet de San Paolo d’Argon (d’une capacité de 17 000 à 19 000 t de salades par an) devrait être opérationnelle à la même période. Au Brésil, l’usine de Cristalina (qui a représenté 12 millions d’euros d’investissement) a été mise en service début septembre.