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Dans un environnement perturbé, Bongrain garde le cap

Après Potel&Chabot, Bongrain se désengagera de la production de viande de veaux d'ici fin 2008, pour se concentrer sur les fromages et autres produits laitiers dont les ventes ont progressé de 8,4% en 2007.

«La situation mondiale est gravement perturbée par l'évolution des matières premières, la crise banquière et la désaffection vis-à-vis de l'entreprise. [...] Si cette situation est source de contraintes, elle aussi source d'opportunités que nous serons en mesure de saisir. Il n'y a donc pas lieu de modifier la route, nous allons garder le cap dans un équilibre dynamique», a déclaré hier Alex Bongrain, président du groupe éponyme. Le groupe vient d'annoncer un chiffre d'affaires de 3,419 milliards d'euros en hausse de 8,4% (+4,1% pour les produits fromagers et +17,3% pour les autres produits laitiers). Son résultat net affiche une progression de 44%, grâce notamment à l'importante plus-value réalisée sur la cession de Bongrain Gastronomie aux fonds gérés par 21 Centrale Partners.

L'an passé, Bongrain SA s'est recentré sur son activité fromages et produits laitiers. Le groupe a entamé un désengagement progressif dans l'activité veaux de boucherie. L'arrêt total de cette activité «structurellement déficitaire depuis l'arrêt des aides de la Pac» est prévu pour la fin 2008. En rachetant le spécialiste belge des fromages d'Abbaye, Passendale, au Néerlandais Campina et en créant un pôle fromager commun avec Sodiaal, Bongrain SA a conforté sa deuxième position sur le marché du fromage en France (contrairement à ce qu'annonçait récemment Bel D'après le panel IRI 2007, Bongrain affirme détenir 15,4% de PDM (en intégrant CF&R) en valeur en 2007, devant Bel (en intégrant Boursin) avec 13,2% de PDM.) et est devenu n°1 des pâtes molles en Europe. «La compagnie des fromages et RichesMonts (qui représente 500 M Eur de CA) est totalement opérationnelle depuis le début d'année», a affirmé hier Pascal Breton, directeur général de Bongrain SA. Avec trois nouvelles marques fortes (Rustique, Cœur de Lion et RicheMonts), le groupe est donc en ordre de marche pour répondre à la légère hausse de la consommation de fromages en Europe (+0,7%) et à la reprise du marché français.

Priorité sur les marques majeures

Malgré un cours du lait, que les dirigeants de Bongrain prévoient encore à la hausse pour le 2e semestre 2008, et un prix des fromages en hausse de 8 à 11%, la consommation devrait rester bien orientée, estime Pascal Breton. Pour croître, Bongrain compte sur ses marques majeures qui ont progressé deux fois plus vite en 2007 qu'en 2006. Caprice des Dieux, Elle et Vire et Cœur de Lion, en particulier, ont enregistré des records historiques de vente en France. Le groupe mise aussi sur l'innovation, fort du succès de quelques innovations lancées l’an passé (tranches de fromages de grandes marques, crèmes en poche Elle & Vire, sel de lait). Pour assurer son développement, Bongrain souhaite enfin développer ses ventes hors GMS (auprès des métiers de bouche et de la restauration commerciale, des IAA, de la diététique et de la santé). Pour coordonner les initiatives sur ces marchés, le groupe a mis en place l'an passé un pôle Food service et un pôle Ingrédients.

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