Culture Viande : une assemblée générale sur fond de tensions
Rebaptisé Culture Viande, l'ex-Sniv-SNCP, qui regroupe les entreprises françaises des viandes, tenait son assemblée générale, le 6 octobre. « Aujourd'hui, nos filières bovine et porcine sont malades, très malades, et c'est donc bien de notre avenir et de celui des éleveurs dont il est question », a déclaré son président, Jean-Paul Bigard. Il est revenu sur « l'épisode des prix artificiels », qui « a mis les entreprises d'abattage-découpe de porcs en grande difficulté » et a fait part des attentes du syndicat : al-légement des charges sociales, identification de l'origine des viandes sur les produits transformés, remise à niveau des contraintes environnementales et administratives entre les pays européens et levée de l'embargo sanitaire russe. ”
Répondre aux attentes du consommateurUne table ronde était organisée pour apporter des réflexions sur une sortie de crise. Miguel Án-gel Higuera, de l'Association nationale espagnole de producteurs de porcs, et John Brook, de la Fédération américaine de l'export des viandes, ont fait part de la forte concentration des abat-toirs porcins dans leurs pays. Knud Buhl, de Danske Slagterier, est quant à lui revenu sur la stratégie danoise, dont l'internationalisation, pour « produire là où c'est intéressant ». Les intervenants se sont accordés sur l'importance de l'export. La conclusion du partenariat trans-pacifique, le 5 octobre, va dans ce sens. « C'est via ce genre d'accord que la filière porcine pourra se développer », a fait savoir John Brook, rappelant que les États-Unis n'avaient pas accès aux plus gros marchés, l'Union européenne et la Chine. Du côté de la viande bovine, « nous produisons ce que le consommateur veut manger », s'est-il targué. « Le prix de notre viande est le plus cher du monde et pourtant nous conservons notre place de leader ».
“Le prix de notre viande est le plus cher du monde
Pour Pascale Hébel, du Crédoc, la porte de sortie des industriels se trouve dans la qualité et le nomadisme. Alors que la consommation de viande diminue, « les produits carnés intégrés à d'autres aliments sont les seuls à augmenter », précise-t-elle, ajoutant qu'il y a un vrai problème de valorisation de la viande dans les rayons.