Crise du chou-fleur : nouveau bras de fer producteurs ministère
Les enquêtes judiciaires sont en cours pour déterminer les auteurs, dans les rangs des producteurs de choux-fleurs en crise, de dégradations plus ou moins importantes commises vendredi soir dans les perceptions de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), Morlaix (Finistère) et Lannion (Côtes d’Armor). Arbres et grilles arrachées dans la première, vitres cassées dans la seconde et bureaux saccagés à Lannion où les dégâts ont été estimés à 150 000 euros. A chaque fois, il s’agissait de producteurs de choux-fleurs rentrant de Rennes, où 1000 à 2000 d’entre eux, mêlés avec des salariés du secteur, avaient défilé dans le calme l’après-midi.
Les 3500 producteurs bretons de choux-fleurs se retrouvent en ce début d’automne dans la même crise qu’au printemps. Une surproduction en Europe qui limite l’exportation, la concurrence des pays de l’Est et le rétrécissement du débouché de la surgélation, habituellement 15 à 20 % de récolte (180 M de têtes prévus cette année). Résultat : des invendus jetés par centaines de milliers de têtes depuis trois semaine, 100 M Eur de pertes de revenu sur 2004 (60 M pour le chou-fleur), et un sentiment « très fort d’abandon» des producteurs. Après la première « bataille» du printemps, ils avaient arraché le retour d’un mécanisme de gestion des crises, interdit par Bruxelles en 2002. En juin dernier, Bruxelles se rangeait à l’idée française, mais suspendait le mécanisme en octobre, quelques jours avant son application. Les Bretons demandent au ministère : la mise en œuvre d’un mécanisme national. Et le syndicalisme prévient qu’il « ne tient plus ses producteurs».