Couvre-feu prolongé pour les volailles
Alors que le dispositif français de protection des volailles contre le risque d'influenza aviaire devait être levé maintenant, avec la fin des passages d'oiseaux migrateurs, le Journal officiel a annoncé hier son maintien jusqu'au 31 mai. La nouvelle a consterné le monde de l'aviculture.
A l'assemblée générale du Comité interprofessionnel de la pintade (CIP), qui se tenait hier à Paris, les réactions ont été virulentes. « Vous semez le doute pour six mois encore», s'est emporté un producteur à l'adresse des représentants du ministère de l'Agriculture ; lesquels ont décliné l'accusation et fait porter la responsabilité de la décision sur la cellule interministérielle. Un autre intervenant a soupçonné les décideurs français de faire passer l'agriculture derrière d'autres intérêts, comparant leur logique à celle du commissaire Mandelson.
Selon le spécialiste de la communication au service du CIP, le gouvernement discrédite l'Afssa, qui avait jugé inutile d'enfermer les volailles. Il fait de surcroît une erreur de communication en ravivant le sentiment d'une menace de grippe aviaire.
« C'est la catastrophe», commentait la directrice du Synalaf, syndicat des volailles fermières et biologiques, qui envisage des demandes de dérogations à l'enfermement en faveur du bien-être des volailles normalement élevées en plein air. Selon la responsable, la Commission européenne laissait les Etats membres libres de leurs choix et les Pays-Bas ont d'ailleurs décidé de sortir leurs troupeaux en plein air.