Corsés/fruités : une évolution pour les AOC Vallée du Rhône
Du 24 mars au 13 avril, 450 magasins du Caviste Nicolas (dont 250 à Paris) et ses 12 bars à vins présenteront à la dégustation les deux nouveaux segments « sélection fruitée » et « sélection corsée » créés dans la Vallée du Rhône. C’est la première fois que les appellations Côtes du Rhône se présentent par goût et pas seulement par origine. La sélection fruitée regroupe des vins plus légers en goût/arômes/parfum/alcool et faciles à consommer à tout moment.
En complément, la gamme corsée associe des vins plus forts en goût, en alcool et en tannins, conseillés pour accompagner des viandes rôties ou rouge. Cette initiative fait partie d’une première série de mesures décidées par les vignerons de la vallée du Rhône dans le cadre de la segmentation de la production. « la déclinaison fruités/corsés est fortement conseillée à nos adhérents,souligne Philippe Verdier directeur marketing Inter Rhône. Pour l’heure, les AOC sont trop peu différenciées. Il faut cesser de raisonner offre, prendre en considération la demande du consommateur et leur proposer une meilleure lisibilité de notre gamme de productions.»
Deux enquêtes Onivins/Inra et Sonica montrent l’urgence d’agir : 60 % des consommateurs ne peuvent citer une AOC ; 68 % ne peuvent citer correctement une marque de vin ; 92 % sont incapables de citer un cépage. Dans un univers où 75 % des AOC de la Vallée du Rhône sont distribuées en GMS, il apparaît encore que le choix est considéré comme une difficulté pour 72 % des consommateurs, voire une épreuve pour 40 % d’entre eux, car l’offre est trop complexe : on dénombre environ 700 références en hypers et 400 en supers. En conséquence, le consommateur se rabat sur trois choix : les valeurs refuges comme le Bordeaux ou le Bourgogne ; les vins à bas prix en hard discount et les vins de cépages facilement identifiables (+9% en 2003). A partir de là deux circuits de commercialisation se dégagent : les vins à moins de 2 euros en HD et les vins à plus de 2 euros en GMS. Le premier est en augmentation (+22% des régionaux en 2003 contre 20 % en 2002), mais le second est plus valorisant. Alors la question se pose : plus de vins et moins de qualité ou moins de vin et plus de qualité ?