Coralis : beurre tartinable et lait oméga 3
Un beurre plus tartinable : c’est en cherchant à améliorer le service au consommateur que Coralis est 'tombée' dans le lin il y a six ans. « A l’époque, notre service marketing avait identifié trois demandes clé du consommateur : l’aspect santé, la naturalité et la commodité. Nous avons répondu en mettant en place la charte Agrilait pour la santé et en cherchant à améliorer la tartinabilité du beurre. Le lin répond aux trois demandes et les surfaces cultivées dans notre département ont beaucoup progressé depuis les années 2000 » constate Joël Adam, responsable des approvisionnements de la coopérative laitière d’Ile et Villaine. Car le beurre de printemps se tartine mieux que le beurre d’hiver : le profil en acide gras est un facteur déterminant de ce critère. Le contact avec l’association Bleu Blanc Cœur, qui promeut la graine de lin extrudée, est venu dans la foulée conforter la stratégie de l’entreprise. « La démarche oméga trois s’ajoute à notre action, nous y avons donc aussi passé le lait et aujourd’hui la crème fraîche ».
En fond de rayon
Une vingtaine d’adhérents de la coopérative nourrissent donc leur troupeau avec des aliments riches en oméga trois, un nombre qui croît au fur et à mesure du développement des marchés des produits finis, les producteurs étant incités à passer à ce régime par la coopérative selon ses besoins. Ils représentent environ 5 % du lait dans la charte Agrilait, elle même signée par 60 % des adhérents. « Nous n’avons pas une marque nationale, nous sommes implantés en Ille-et-Vilaine, avec un positionnement bien placé en prix. Le lait oméga trois n’est donc pas localisé dans les rayons dans le segment « santé » mais bien en fond de rayon, voire sur palette ou demi-palette en tête de gondole. Il n’y a donc pas de différentiel pour le consommateur à l’achat. Nous tenons à conserver notre positionnement prix bas et nous y parvenons car nous n’avons pas de coût de communication comme les grosses marques nationales. La hausse relative du coût de l’aliment des animaux est prise en compte dans le paiement du lait avec une prime moyenne de 7,6 euros de plus aux mille litres selon la saison ».
Impossible pour autant de déterminer le surcoût aliment en raison de la variabilité des cours des matières premières. Réunis en club, ces producteurs échangent leurs résultats deux fois par an : selon M Adam, ils sont satisfaits du retour de cette alimentation sur le troupeau lui-même en termes de santé et de fertilité. L’ouverture du cahier des charges Bleu Blanc Cœur à d’autres matières premières riches en oméga trois comme la luzerne, l’herbe ou le lupin et le développement par le laboratoire interprofessionnel du lait d’une méthode d’identification rapide dans l’objectif d’un paiement du lait selon le profil en acides gras conforte la coopérative dans sa démarche.