Coquille Saint-Jacques : tout le monde sur le pont
La pêche de la coquille Saint-Jacques est ouverte chaque année du 1er octobre au 15 mai. Cette année Dame nature a voulu que le bonheur soit dans la mer : 2004 s’annonçait comme la meilleure année de production dans la Baie de Seine depuis vingt ans. Mais c’était compter sans les caprices de l’environnement qui contraignirent à la fermeture des sites de pêche du 1er octobre au 6 novembre suite à la présence d’une algue toxique. Depuis le 29 novembre, l’activité reprend petit à petit et les zones sont réouvertes.
Aujourd’hui, en Baie de Seine, quatre zones sur six sont réouvertes et la coquille Saint-Jacques Label Rouge va pouvoir faire son apparition sur les étals des poissonniers. C’est le seul produit sauvage à pouvoir bénéficier de ce signe de qualité. « Le Label Rouge est vraiment spécifique c’est une coquille de très haute qualitéremarque fièrement Dimitri Rogoff, artisan pêcheur et président de Normandie Fraîcheur Mer. Il faut 6,5 kgs de coquilles pour obtenir 1kg de noix. Tout est passé au crible, taille, propreté, couleur et densité du corail, traçabilité. Il existe une réelle notion de terroir dans ces coquilles-là.»
En 2003, 100 tonnes ont obtenu le Label
Les coquilles sont pêchées, triées sur le bateau avec la date et l’heure de pêche, le nom du bateau. Elles sont mises dans des bacs à criée. Mais elles ne deviendront vraiment Label Rouge qu’après visite et contrôle du groupement qualité ou de l’organisme certificateur qui sélectionnera les coquilles. Ensuite, elles sont expédiées en billots de bois fermés et cerclés, de 6 ou 12 kgs, avec apposition du logo Label Rouge, jusqu’à leur point de destination. « Ce produit ne peut être vendu que par le biais de la criée, complète D. Rogoff. Les ventes de gré à gré en sont exclues car elles échapperaient au contrôle et à la labellisation par le groupement qualité. Elles ne pourront rester sur l’étal des poissonniers que 24 heures. Si elles ne sont pas vendues dans la journée, le poissonnier est obligé de les déclasser, c’est-à-dire d’enlever le logo Label Rouge figurant sur les billots». Les magasins s’engagent sur une charte de qualité contrôlée par un organisme certificateur. C’est surtout vers les détaillants, restaurateurs ou grossistes que partent ce type de coquilles. Les GMS ont souvent leur propre cahier des charges et ne vendent, à de rares exceptions près, jamais de coquilles Label Rouge, les contraintes et le prix n’étant pas compatibles avec ce type de vente.
En 2003, sur 200 tonnes de coquilles labellisables, 100 tonnes ont été expédiées avec le Label. Cette année, cette production devrait être en augmentation, ramenée par 22 artisans pêcheurs adhérents au groupement qualité et mise sur le marché par 6 mareyeurs.