Coopagri : un exercice 2006 d’adaptation
Avec un chiffre d’affaires stable à 1,453 milliard d’euros (et un résultat en baisse de 3 millions à 8,5 millions), le groupe breton, fort de 4 300 salariés et qui compte près de 16 000 adhérents, aurait pu se satisfaire de l’exercice passé si deux évènements n’avaient troublé sa bonne marche : la crise de la grippe aviaire et le renchérissement du prix des céréales sur le marché mondial. La branche volaille de Coopagri (9 % du CA) a vu ses comptes se dégrader pendant neuf mois avant de redécoller sur la fin 2006.
Dans ce métier, Coopagri Bretagne finit l’année à 55 000 tonnes de viandes, mais estime que 2007 devrait largement compenser le recul sur 2006, selon Jean Dano, président de branche. La coopérative de Landerneau annonce même qu’elle va investir prochainement entre 4 et 6 millions d’euros dans l’extension de ses capacités de produits élaborés de volaille. Objectif : passer de 6 000 à 10 000 tonnes à terme, selon le directeur général Jean-Bernard Solliec.
La cherté des céréales suscite un peu plus d’inquiétudes chez Coopagri Bretagne, qui y voit le passage « d’une ère d’excédents à une ère de raréfaction », estime Jean-Bernard Solliec. Il y a là des risques : pour les surfaces de légumes que les agriculteurs préfèreront peut-être, demain, convertir en céréales, plus rentables ; et les productions animales. Pour ses 2 348 apporteurs de lait comme ses 748 éleveurs de porcs, Coopagri Bretagne développe des solutions techniques, logistiques… pour amortir parallèlement ces augmentations.
Une plateforme d’achats en agrofourniture
Il vient également de mettre la dernière main à une grande plate-forme d’achats en agrofournitures et de céréales avec trois autres partenaires, d’une capacité de184 millions d’euros de CA en appro, et de 1 million de tonnes de céréales, soit 30 % de la collecte de la Bretagne. Au total sur 2006, Coopagri Bretagne aura investi 36 millions d’euros, en industrie pour renforcer ses capacités de transformation du lait (31 % du CA) en fromages, et optimiser son fonctionnement en légumes surgelés (Gélagri). Solliec estime que c’est la bonne marche à suivre : en neuf ans, le ratio d’endettement sur capitaux propres de Coopagri Bretagne est passé de 127 à 66 %.