Contrôles : la baisse «suicidaire» des effectifs
Le 28 janvier, Le Canard Enchaîné se faisait l'écho de menaces de sanctions de la Commission européenne visant à interdire les exportations de viandes de volailles françaises pour cause de manques importants d'inspecteurs officiels. Selon l'article, paru dans la rubrique «conflit de canard», le chef de cabinet de Michel Barnier aurait adressé le 16 janvier une lettre à tous les directeurs des services vétérinaires leur demandant de redéployer des vétérinaires dans les abattoirs. Une réaction faisant suite à l'inspection de l'office alimentaire et vétérinaire européen en novembre dernier qui aurait trouvé 20 «équivalents temps plein» en France au lieu des 120 inspecteurs nécessaires pour réaliser les contrôles des poulets avant et après l'abattage. Bruxelles aurait ordonné à la France de réagir, selon le journal satirique. L'occasion pour les techniciens supérieurs et contrôleurs sanitaires du ministère de l'agriculture de rappeler au gouvernement les dangers des coupes budgétaires effectuées dans leurs services. «Le SNTMA-FO, tout comme l'association européenne des inspecteurs de l'alimentation (EWFC) à laquelle il appartient, dénonce depuis de nombreuses années, la réduction suicidaire des effectifs», rappelle le syndicat national des techniciens supérieurs et des contrôleurs sanitaires du ministère de l'agriculture et de la pêche, dans un communiqué daté du 13 février.
Cette baisse des effectifs continue depuis plusieurs années «risque fort de déboucher prochainement sur un constat d'impuissance de l'administration qui engendrerait un transfert des missions de contrôle (entre autres) à des opérateurs privés qui n'auraient d'indépendant que le nom et qui, de plus, risqueraient fort de représenter à terme un coût bien plus élevé que le dispositif actuel», poursuit le syndicat, à la veille de la rencontre de Nicolas Sarkozy avec les forces syndicales.