Congrès de la CEVI : indépendants oui, isolés non !
La Hongrie est le dernier pays en date à avoir signé son adhésion à la Confédération européenne des vignerons indépendants, (CEVI), dans laquelle elle rejoint la France -initiatrice de cette organisation en 2002- la Suisse, le Portugal et le Luxembourg. La Grèce est sur les rangs des prochains entrants, et si l'on peut s'étonner de l'absence de grands pays producteurs de vin comme l'Italie et l'Espagne, c'est parce que leurs structures internes n'a pas encore permis une représentation nationale unifiée. Mais en attendant la possibilité d'adhésion, ils pourront participer à des groupes de travail dans le cadre de la CEVI.
C'est ainsi que l'Espagne, pour la seule région Rioja, était présente au 1er Congrès de la CEVI, qui se déroulait à Paris le 21 avril, sous la présidence de Xavier de Volontat, président de l'organisation française des vignerons indépendants.
Un congrès qui a mis en lumière la diversité des viticultures européennes et plus particulièrement de la place qui occupent les vignerons indépendants. Entre les 1 300 hectares du vignoble luxembourgeois et les 860 000 hectares du vignoble, s'insèrent les 15 000 hectares de la Suisse, les 250 000 du Portugal et les 93 000 de la Hongrie, les différences de taille sont considérables, mais dans chacun de ces pays, la notion de vigneron indépendant repose sur un même socle : travailler soi même sa vigne, produire son vin, le vendre.
Les problèmes diffèrent d'un pays à l'autre
Les préoccupations, les problèmes diffèrent aussi : la viticulture hongroise ayant pour souci essentiel de se dégager de 50 années d'économie communiste qui ont détruit toute notion qualitative, alors que les Luxembourgeois souffrent de la forte concurrence coopérative, phénomène qui s'est estompé au fil des ans en France, comme l'illustrait la présence de Denis Verdier, président de la fédération des caves coopératives. Lequel confiait dans les couloirs du Congrès : « je n'ai jamais autant entendu parler d'organisation économique ! » ;
Car c'était bien le thème et l'objectif de ce congrès que de rechercher les moyens, pour des vignerons indépendants, donc par définition isolés, de se regrouper sans perdre la personnalité de l'entrepris.
Xavier de Volontat exprime ainsi sa conception globale du dossier : « il convient de noter le caractère très variable que peut recouvrir la mission de l'organisation économique : l'organisation économique peut constituer une simple enceinte de concertation entre les vignerons afin de définir leur attitude face aux différents marchés ; l'organisation économique peut aussi, pourquoi pas, disposer d'un véritable rôle dans la mise en marché, axé principalement sur deux variantes : le regroupement peut se contenter d'organiser la concentration de l'offre tandis que les producteurs se présentent individuellement mais de façon organisée devant leurs acheteurs ; le groupement agissant pour le compte des producteurs mais es qualité», a indiqué le président. « Celui-ci prend en charge lui-même la mise en marché, s'érigeant en véritable intermédiaire commercial.»