Conclave
N’attendez pas que je plaisante de ces choses-là, quand même… Sans doute, il s’est parfois trompé, sans doute il en a incommodé quelques-uns de ses décisions. Mais depuis des mois, on voit sur son visage fatigué que l’épreuve est trop lourde et sans issue. Nous allons vers la fin, et l’on se prend à espérer pour lui que celle-ci soit proche, rapide, sans tourment. Mais il n’est pas si simple de disparaître quand on a des responsabilités éminentes : cela doit s’organiser, se prévoir. La presse doit avoir le temps de préparer des numéros spéciaux, les caméras doivent être prévenues et camper sous vos fenêtres dans l’attente du moment solennel, et si l’on peut susciter un certain mouvement du peuple, ce n’est que mieux. Bref, si Jean-Pierre Raffarin doit quitter Matignon, cela se fera dans l’ordonnancement républicain, les convenances gouvernementales et les opportunités électorales. Évidemment, la cruauté du monde politique fait qu’on y est mort bien avant que le cardinal camerlingue s’avance et prononce les paroles sacramentelles. D’ailleurs, dans le genre, l’annonce du décès a été faite depuis longtemps, et encore récemment par un papabile qui n’attend pas le conclave pour montrer que lui, il les a déjà « bene pendentes ».