Communication : l’agriculture rebondit
Nicolas Hulot déambulant dans les allées du SPACE… pendant que se déroulait, mercredi, un débat sur les opportunités de communication offertes par le Grenelle de l'environnement en agriculture… Les temps changent, même au plus grand salon de l'élevage en France où productivisme est de plus de plus synonyme d'environnement.
Lors de ce débat organisé par le SYRPA, groupe rassemblant des spécialistes de la communication agricole, Pascal Férey, vice-président de la FNSEA a avoué que « les acteurs du Grenelle ne sont pas ressortis indemnes de ce débat. (…) Il y ades comportements qui vont changer. » Car le Grenelle de l'Environnement et les orientations qu'il engendrera prochainement dans la Loi aura des répercussions à tous les niveaux de la société, de l'habitat, au transport et à la production.
Le groupe coopératif Terrena a d'ores et déjà traduit ces futures orientations dans un plan stratégique intitulé «écologiquement intensif ». « Pour nous, le Grenelle constitue une vraie opportunité économique », a expliqué Hubert Garaud, président de Terrena qui a récemment pris une participation de 5,76 % dans la société Agrauxine start-up du vivant qui travaille à partir du Finistère à la mise au point de solutions naturelles aux traitements chimiques des végétaux.
La FNSEA va investir dans la com'
Pour éviter que les productions du groupe basé dans les Pays de la Loire ne soient en difficulté face aux produits fabriqués à moindre coût sur le marché mondial, Hubert Garaud évoque des « valeurs associées » qui donneraient au consommateur un nouveau critère de choix. Un seul exemple : l'indice carbone renseignerait au consommateur sur l'énergie dépensée pour fabriquer et transporter le produit jusqu'à son magasin favori.
Redevenant dépositaire des notions d'environnements, l'agriculteur doit modifier son langage de communication, a poursuivi en substance Hubert Garaud. Aucun citoyen ne comprend le langage technique d'un agriculteur. « Nous lui parlons désormais d'eau, d'énergie, d'économie, (…) car son discours doit s'inscrire dans une démarche de développement durable », a précisé ce dernier.
Le nombre des « énergiculteurs », pour fabriquer des biocarburants ou produire de l'électricité d'origine solaire va se développer et justifier de leur part une communication accrue. La FNSEA prévoit d'investir dans un plan de communication en direction du grand public, d'ici à la fin de l'année. « Il faut que nous sortions de l'idée que les gens ont de l'agriculture », a poursuivi Pascal Férey.
Le budget de ce plan n'a pas encore été défini. Pascal Férey espère que cette opération « ne sera pas un coup d'été dans l'eau ». L'éducation du consommateur passera par l'éducation à la production, en particulier sur le fait que c'est son comportement d'achat (des fraises en hiver par exemple) qui génère des dérapages énergétiques, a souligné Jean-Claude Bévillard, en charge des questions agricoles à France Nature Environnement.