Comment valoriser les coproduits de la mer
Concarneau (Finistère) a été le site d'accueil, la semaine passée, d'une réunion de chercheurs français, espagnols, portugais et britanniques associés dans le programme européen Valbiomar. L'objectif des 4 centres techniques et 9 laboratoires des régions Ouest des pays associés est de susciter l'émergence d'une économie des coproduits de la mer. Cette masse de matières issues de la pêche ou d'une première transformation et considérées comme des déchets représente près de la moitié des tonnages traités, selon Valbiomar.
Or, à partir des collagènes, gélatines, peptides, etc. contenus dans la peau, la chair, les viscères et les cartilages des poissons, « des procédés biotechnologiques permettent d'en retirer des anti-hyper tenseurs, anti-oxydants, anti-cancers, etc. », a expliqué Fabienne Guérard du laboratoire (Antiox) de l'Université de Bretagne Occidentale à Brest (Finistère).
A l'entendre, les débouchés sont multiples : cosmétique, pharmacologie, biotechnologie, nutrition animale et humaine. Rest que le défi paraît immense. Dans le monde de la mer, aucune valeur n'a jamais été attribuée aux coproduits. Mis à part quelques exceptions, ses agents économiques restent de petits intervenants pour qui l'innovation coûte cher.
La Norvège dans les starting-blocks
Mais certains pays ont de l'avance. La Norvège en particulier « est déjà dans le starting-blocks» sur ce dossier, selon Fabienne Guérard. Alors, depuis un an que Valbiomar existe (et pendant encore deux ans), chaque unité de recherche organise à destination des entreprises de sa zone des sessions de formation et d'information sur les recherches en cours, les débouchés imaginés par les scientifiques ou encore les aides à l'innovation disponibles. Dans l'espoir que l'innovation paiera un jour. Et accessoirement qu'elle nourrira les finances des laboratoires qui accompagneront les entreprises dans la définition d'un produit ou d'un process.