Aller au contenu principal

Comment les industriels de l'alimentaire peuvent s'adapter aux nouveaux types de foyer ? 

Les foyers composés d'une seule personne progressent en France. Pourtant, pour ces ménages, l’offre en magasin ne correspond pas toujours à leurs attentes de consommation. 

Le tissu démographique évolue en France. La population vieillit. L'une des conséquences est inévitablement la réduction des membres qui composent le foyer (départ des enfants, perte du conjoint). Le foyer composé d’une seule personne deviendra la norme en 2040 et représentera 40 % des ménages, selon une projection NielsenIQ. Aujourd'hui, une personne vivant seule achète en magasin alimentaire pour 2659 €/an contre 5307 €/an pour un foyer composé de quatre personnes. Plusieurs autres singularités émergent de ces nouveaux foyers, dont les seniors représentent une part importante.  

Visibilité et dentition 

Près de la totalité des seniors, 88 %, déclarent s’intéresser aux mentions relatives à la composition des produits, selon les résultats d’une enquête NielsenIQ. C'est un peu plus que la moyenne des Français (83 %). Les industriels doivent donc travailler à l’élaboration d’étiquettes claires et lisibles. Côté produit, le rayon frais traditionnel séduit nos aînés et cette tendance devrait perdurer. Produits laitiers, charcuteries, 44 % sont attachés à leur qualité contre 38 % pour l’ensemble des Français, toujours selon les résultats de l’enquête. Au-delà du côté traditionnel, ils trouvent dans ces rayons des aliments adaptés à leur dentition plus fragile (fromage à pâte molle, fromage frais). Dans d’autres rayons aussi, la texture n’est pas un facteur négligeable. En confiserie, 51 % des produits à sucer, souvent à base de plantes, sont achetés par les seniors. En revanche, leurs achats de confiserie gélifiées représentent 15 % du rayon, ceux de chewing-gums 18 %. Les seniors se détachent des produits à mâcher. 

Optimiser les hypermarchés 

Le troisième âge fréquente un peu moins les hypermarchés (30 % des seniors contre une moyenne nationale de 32 %). « Ce n’est pas une question de distance », explique Tarek Louadj, associate manager à NielsenIQ. La proximité du magasin est un critère moins important chez les seniors (44 %) que chez la moyenne des Français (47%). Ce sont plutôt les grandes superficies qui constituent un obstacle majeur. « Les allées sont longues, ce qui signifie qu'il faut beaucoup marcher. Les hypermarchés ont une forte capacité d’accueil, ce qui peut engendrer du bruit pour cette population », ajoute Tarek Louadj. Certaines enseignes veulent faire de leurs hypermarchés un espace accueillant pour les personnes âgées. « Elles proposent déjà des fonctionnalités ergonomiques comme des bancs entre deux allées, des accompagnements pour livrer les courses », complète l’expert de NielsenIQ.

Les personnes vivant seules, peu importe leur âge, sont également moins présentes dans les hypermarchés. Les produits vendus ne leur conviennent pas toujours. « Ils consomment plus de produits de praticité tels que des œufs, salades, plats cuisinés, tartinables, apéritif et sandwich », indique Tarek Louadj. L'offre des commerces de proximité et la livraison à domicile sont plus adaptées à leurs demandes. 

Adapter l’offre promotionnelle 

L'offre promotionnelle n’est pas toujours intéressante pour les personnes vivant seules. Souvent, elles vivent dans des espaces plus exigus dans lesquels il est difficile de stocker les aliments achetés en quantité importante. D'autre part, certaines promotions ne sont pas adaptées, « une offre 2+1 peut dissuader ces acheteurs, indique Tarek Louadj. Déjà quelques enseignes prennent en considération les spécificités de ces nouveaux foyers en leur proposant de repartir chez eux avec un produit promotionnel à la fois. »

Les plus lus

Vaches dans la prairie
Comment vont évoluer les coûts de production de la viande bovine en 2024 ?

Si les prix des gros bovins restent élevés, ils ne sont pourtant toujours pas rémunérateurs pour les éleveurs. Les coûts de…

Cotation du porc en  Allemagne, Production, classe E en €/kg
Porc : un marché en manque d’impulsion à la veille de Pâques 

Le marché du porc européen manque de tonicité à l’approche de Pâques.  

en arrière plan, une étable avec des vaches noir et blanche. Au premier plan, un chercheur en combinaison intégrale avec un masque de protection.
Grippe aviaire : ce qu’il faut savoir de la contamination humaine par des vaches

La situation sanitaire autour de la grippe aviaire inquiète aux États-Unis. Des vaches malades ont à leur tour contaminé un…

vue de haut, une carte de France dessinée avec du blé, du beurre, des oeufs, de la viande, du fromage, des pommes, des tomates, du soja, du saumon
Souveraineté alimentaire : quelles sont les fragilités françaises ?

Un rapport du gouvernement évalue la souveraineté alimentaire de la France et dévoile des zones de fragilité préoccupantes.…

infographie objectifs de la loi Egalim
Que mangent les enfants à la cantine, et qu’en pensent-ils ?

Les menus servis dans les cantines scolaires ne sont pas, en moyenne, conformes aux objectifs de la loi Egalim selon un…

bouverie en abattoir
Vidéo L214 chez Bigard : le ministère remet le contrôle vidéo en abattoir sur la table

L214 a diffusé une enquête filmée dans l’abattoir Bigard de Venarey-les-Laumes (Côte d’Or), lors d’abattages halal. Le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 704€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio