Com’ agricole
Si la communication n’existait pas, c’est l’agriculture qui, à coup sûr, en inventerait le principe. S’estimant mal aimés ou pas assez reconnus (on se demande où ils sont allés pêcher cette idée, démentie année après année par les instituts de sondage et par le succès du salon international de l’Agriculture), les agriculteurs et leurs organisations professionnelles passent leur temps à corriger une image prétendument dégradée à coups de changements de signatures, de nouveaux logos, de campagnes de relations publiques et d’opérations publicitaires. Les jours qui viennent de s’écouler illustrent à merveille cette frénésie communicante dont on ne peut s’empêcher de penser qu’elle aboutit à une regrettable déperdition d’énergies et de moyens. Certes, « Passion Céréales », la nouvelle collective des céréales, ça sonne bien. Mais les céréaliers ont-ils besoin de prévoir un budget pour rétablir l’image des producteurs agricoles, mission que l’Agence française d’information et de communication agricole et rurale (Aficar) s’auto-assigne dès la semaine suivante ? Ces initiatives disposent en outre de moyens bien faibles comparés au budget publicitaire dont dispose n’importe quelle grande marque d’agroalimentaire, ce qui les rend un peu inopérantes. Mais la communication est un plaisir délicat dont il serait cruel de priver les dirigeants agricoles. Il faut dire que « Orama », le nom de baptême des organisations du végétal, il fallait quand même le trouver. Personnellement, j’ai cru que c’était une référence au meneur de jeu de l’équipe du Nigéria. Mais je me suis trompé. En fait, c’est Oruma. Il est vrai qu’en ce moment, la communication aurait plutôt la forme d’un ballon rond que d’un épi de blé.