Cochons en liberté cherchent éleveurs
Le syndicat de défense et de promotion du porc de plein air du Ventoux et Pacabev avaient choisi St Cristol d’Albion (84) pour accueillir une opération nationale de communication de l’interprofession et faire découvrir une forme très particulière d’élevage. « En effet, souligne François Constantin, président du syndicat de défense et de promotion du porc de plein air du Ventoux, on estime à environ 3 % la production nationale porcine pratiquée en plein air. De plus, elle présente ici la particularité d’installer les populations à une altitude variant entre 800 et 1 000 mètres d’altitude. »
De nouvelles demandes en restauration
Le syndicat compte actuellement quatre adhérents dont François Constantin. Celui-ci explique les raisons de sa venue au métier d’engraisseur : « Depuis dix ans, les agriculteurs du plateau de Sault ont du mal à vivre en raison du dépérissement de la lavande qui assurait une partie de leur revenu. C’est mon cas. J’ai un troupeau de 250 ovins sédentaires que je n’ai pas eu la possibilité d’agrandir et j’ai dû trouver une activité en remplacement de la culture de lavande. Lorsque la société Alazard & Roux m’a proposé l’élevage de porc de plein air, l’esprit de groupe et la qualité du travail demandé ont répondu à mes attentes. La constitution d’une nouvelle filière porc en Provence permet le maintien d’outils de production et doit servir au plus grand nombre. L’équilibre du marché, en plein développement, est estimé à 3 000 porcs/an. Nous n’avons pas atteint ce palier, des éleveurs peuvent nous rejoindre. »
Un cahier des charges définit précisément les conditions d’élevage, en regard à différents paramètres tels que les races, l’alimentation, la protection de l’environnement, la durée d’engraissement etc. Plus en amont, c’est Alazard & Roux qui a la maîtrise de l’abattage et de la commercialisation. « Il manquait un élément à cette filière et c’est ce qui a amené Alazard & Roux à modifier son organisation. Début 2008, l’entreprise a entièrement dévolu le site de St Saturnin à l’abattage des porcs et sa capacité est de 80 à 100 porcs semaine, ajoute Michel Potdevin, le responsable du secteur boucherie. Nous pouvons atteindre les 150 porcs semaine car le point d’équilibre de l’unité n’est pas atteint. In fine, l’objectif est d’avoir un outil rentable pour conserver et développer l’élevage car la demande existe et à certaine période nous manquons de volumes. »
La totalité de la production de porc de plein air est commercialisée sous la marque « saveurs provençales » avec la mention Porc du Ventoux. « Nous servons les GMS, la restauration et la boucherie traditionnelle, mais il y a indéniablement de nouvelles demandes de la part de la restauration collective en quête de produits de qualité. C’est la raison pour laquelle nous avons tenu pour certaines spécialités transformées à maintenir des traditions anciennes de fabrication. » Et pour l’heure, la crise économique épargne le porc de plein air : « nous sommes moins touchés car nous avons une clientèle fidèle en attente de produits de qualité. »