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Cinq entreprises unies pour gagner en compétitivité

Des entreprises concurrentes qui travaillent ensemble pour gagner en efficacité. Cela se passe en Languedoc et dans le monde de la pomme. Cinq sociétés de la région se sont engagées dans cette opération qui englobe toutes les problématiques des entreprises.

Pas facile de faire travailler ensemble des entreprises issues d’un même territoire et parfois, souvent même, concurrentes entre elles. C’est pourtant le tour de force présenté début octobre à Montpellier lors d’une réunion organisée par Languedoc-Roussillon Industrie agroalimentaire (LRIA) et consacrée à la performance industrielle, la méthode Lean et son application. L’exemple de cinq entreprises fruitières de la région montre qu’on peut aussi « jouer collectif » sur ces sujets d’efficacité et de gain de productivité, en dépit des questions de confidentialité et de stratégies.

Aller voir ailleurs

« En fruits et légumes, le coût de revient est très fortement impacté par le coût de la main-d’œuvre ; elle représente jusqu’à 60 % du prix, d’où, chez nous en France, un déficit de compétitivité face à nos voisins espagnols, italiens, tant dans les fruits à noyaux que dans les fruits à pépins. Il faut donc aller chercher ailleurs pour gagner en compétitivité », justifie Raphaël Martinez, de la Fédération régionale des fruits et légumes Languedoc Roussillon, un des instigateurs de cette démarche formalisée dans le contrat de filière signé avec la Région.
Le travail engagé dans ce cadre rassemble cinq entreprises : Cofruid’oc, le principal opérateur (20 000 t de pommes), Cardell qui dispose de deux sites en Languedoc Roussillon, Château de Nages Fruits et compagnie ainsi que les vergers de Mauguio. Intéressée par la démarche pour un segment de pommes bio qu’elle veut développer, la coop Origine Cévennes vient de s’agréger au projet.

Cibler les marges de progrès

« Il est intéressant pour nous de nous rapprocher d’autres entreprises, notamment dans l’agroalimentaire et qui ne sont pas directement liées à notre activité, c’est pour ça que nous participons aux travaux de LRIA. L’amélioration de la performance tient à de multiples facteurs liés à la technique, au management, à l’organisation et aux équipements, nous avons beaucoup à apprendre des autres entreprises sur ces questions », précise Didier Crabos, directeur de Cofruid’Oc. Cette société est un des moteurs de cette opération qui englobe toutes les problématiques des entreprises, et non les seules questions de ressources humaines.
« Nous avons commencé par un diagnostic pour essayer de repérer où étaient les marges de progrès. » Modélisés en graphique, les résultats de ce diagnostic montrent clairement les secteurs où les entreprises auditées pêchent et où les marges de progrès sont les plus évidentes. Avec des lacunes en termes de management et dans la circulation des flux d’informations. Dans le détail, cela va des moyens de stockage, de l’emballage à l’absence de compétences des personnels saisonniers, en passant par la gestion des flux, des zones de déchets ou des personnels. « Nous avons ensuite mis au point des indicateurs et des tableaux de bord et essayé de faire en sorte que les entreprises communiquent entre elles », poursuit Raphaël Martinez. Une fois les résultats obtenus, il suffit de mettre en place la méthode pour corriger les travers. En allant aussi dans d’autres entreprises, « chez Duc (volailles) par exemple ou en Italie où la mécanisation des stations est très avancée », ajoute Raphaël Martinez. « Les données restent confidentielles, il n’y a que la fédération qui a les données liées aux entreprises, ce qui circule ensuite est sans référence. Si les entreprises ont confiance en cette discrétion, elles peuvent travailler ensemble. » Et espérer quelques points de compétitivité.

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