CIC : des stocks de céréales plus solides
Pour la première fois depuis longtemps, le rapport du CIC publié jeudi 27 novembre, n’a pas révisé en hausse ses estimations de production mondiale de blé, qui établissaient, mois après mois, un nouveau record. On en reste donc à la fin novembre sur le même record qu’à fin octobre : 683 Mt. Mais le CIC a légèrement réduit celles de la consommation qui passent de 651 à 650 Mt, ce qui représente tout de même 38 Mt de plus que pour la dernière campagne. Selon le Conseil, les conditions économiques et financières devraient ralentir la consommation humaine dans certaines régions (Asie, Afrique subsaharienne) mais les utilisations pour l’alimentation animale atteindraient leur plus haut niveau depuis le début des années 90 avec 119 Mt, soit 30 Mt de plus qu’en 2007/2008. Cette tendance est renforcée par l’abondance de blés fourragers, à prix concurrentiels qui renforcent l’intérêt des utilisateurs. Le CIC a maintenu ses prévisions d’échanges internationaux à 117 Mt, soit 7 Mt de plus que l’an dernier, bien que la situation économique freine les importations. Les exportations de l’Argentine ne dépasseraient pas 6 Mt tandis que celles de l’UE atteindraient 17 Mt, 6 de plus que la dernière campagne
La prévision de stock de report est maintenu à 150 Mt soit 32 Mt de plus que la dernière campagne et le chiffre le plus élevé de ces 5 dernières années, dont 44 Mt chez les 5 principaux exportateurs (Argentine, Australie, Canada, USA et Union européenne).
Les estimations de récolte de maïs ont été revues en hausse de 2 Mt, ce qui les portent à 775 Mt, l’une des plus grosses récoltes de ces dernières années à 12 Mt seulement de moins que le record de l’an dernier. Si l’Argentine est révisée en baisse celles de l’UE, de l’Ukraine, de la Turquie, compenseront largement les manques argentins ; la production US est maintenue à 305 Mt. De même, les prévisions de consommation mondiale sont inchangées à 790 Mt, record. La concurrence du blé fourrager jouera probablement à l’encontre de la consommation de maïs par les animaux, 13 Mt de moins que la dernière campagne. Les utilisations industrielles atteindraient 198 Mt, dont 100 Mt pour la production d’éthanol aux Etats-Unis. Les échanges internationaux sont ajustés baisse de 1 Mt à 85 Mt en raison d’une forte baisse prévisible des importations de l’Union européenne (5 fois moins que l’an passé), alors que les exportations américaines sont estimées à 49 Mt, 1/5e de moins qu’en 2007/2008.
Au total, la production de blé de maïs et des autres céréales secondaires, fournirait 1 779 Mt, soit 80 Mt de plus que l’an dernier et la consommation exigerait 1745 millions de tonnes, laissant un stock de report de 114 Mt, mieux que les deux dernières campagnes mais encore nettement en retard sur les deux précédentes.
Recul des semis de blé confirmé
Le CIC a confirmé ses prévisions de baisse des surfaces mondiales de blé dans les principaux pays producteurs à cause des mauvais prix enregistrés cette campagne. Cette baisse serait de l’ordre de 1,6 % pour une surface totale de 221,7 Mha. Si les conditions météorologiques ont ralenti les semis d’hiver dans certains pays de l’hémisphère Nord, la situation est meilleure que l’an dernier aux Etats-Unis. Les perspectives sont également favorables pour l’UE, l’Ukraine, la Russie Occidentale. En revanche, la sécheresse pénalise les cultures en Afrique du Nord et certaines régions du Proche Orient.