Christian Millau
Rien à voir bien sûr avec l’extrait précédent. Dans Marianne, Christian Millau étrille la cuisine « moléculaire » et quelques-uns de ses représentants. « Au total, avec un tas de jongleurs ou de bateleurs (de plus en plus nombreux en province, ce qui est inattendu) qui, dans le meilleur des cas, s’appellent Jacques Decoret à Vichy, Jean-Paul Abadie à Lorient ou Jean-Luc Rabanel à Arles, cela donne des plats volants non identifiés dont le ridicule me met en joie : « Brume matinale de rouget », « Meccano de vanille et boulons de fruits », « Instant sportif au café citronelle »… Ce qui est épatant, c’est que l’on n’a pas la moindre idée de ce que l’on mange. Voici l’ère de la cuisine à tâtons, à consommer dans le noir, faite par des dyslexiques de la papille. Et le pire, c’est que ça marche. »