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Choux-fleurs : la colère gronde en Bretagne

Les producteurs de choux-fleurs bretons subissent de fort invendus depuis lundi.

L’atmosphère semble de plus en plus lourde dans le nord de la Bretagne où les producteurs de choux-fleurs, non contents de subir l’effondrement des cours, viennent d’apprendre que le mécanisme expérimental de gestion du marché, normalement activé le 1er novembre prochain, a été recalé par Bruxelles.

« Le marché est lourd depuis trois semaines, mais les invendus -massifs-apparaissent surtout depuis lundi», a déclaré aux Marchés Yvon Kerléguer au CERAFEL, Comité économique de la filière bretonne. Mardi, ce sont 90 % des choux-fleurs présentés au marché au cadran de Saint-Pol de Léon (Finistère) qui n’ont pas trouvé preneur. Les agriculteurs sont repartis avec leurs choux-fleurs dans la remorque du tracteur, légumes qu’ils avaient arrachés, parés et mis en cageots eux-mêmes avant de venir au dépôt de leur canton. Direction : le «tas», un coin où on les laisse pourrir. Tout ça pour l’indemnité compensatoire de retrait, 14 centimes d’euros la tête, alors qu’il leur en coûte près de 40 centimes de la produire, selon le Cerafel.

Plusieurs dizaines d’entre eux ont préféré, lundi et mardi, déverser leur production devant des mairies, des perceptions ou les permanences de leurs parlementaires. Au total, près de 400 tonnes contenues dans une quarantaine de remorques versées mardi. Et rien n’indiquait, mercredi, un retour, à la normale dans les prochains jours. Surproduction liée à la douceur qui sévit partout en Europe et consommation en baisse : le cocktail se répète et les mêmes effets se font jour. En mai dernier, déjà, des barrages avaient été installés pendant plusieurs jours.

Mauvaises nouvelles de Bruxelles

« Pour l’instant, le mouvement vient de la base, les producteurs vont benner sur les routes ce qu’ils doivent mettre dans leur champ», dit-on à la FDSEA du Finistère. Mais le mouvement ne peut que s’amplifier, notamment parce que Bruxelles a annulé, mardi, un mécanisme expérimental de gestion du marché dont les Bretons avaient arraché le principe, il y a quelques mois. Par ce mécanisme, l’Union européenne acceptait de compenser la différence de prix de vente de 50 000 t de choux-fleurs par an enlevées du marché du frais vers l’industrie de la surgélation. « Les contrats avec les industriels avaient même été signés», déplore Thierry Merret, secrétaire général de la chambre d’agriculture du Finistère et membre du bureau de la FNPL.

« Nous travaillions sur ce mécanisme depuis deux ans», a poursuivi M. Merret. Les régions productrices de légumes disposaient auparavant d’un mécanisme de gestion des marchés en surproduction. Mais en 2002, Bruxelles y avait mis fin sans proposer de solution de rechange.

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