Choses vues
80 x 2
Quel est donc ce produit que les Français consomment avec tant de parcimonie, comme s’il fallait en épargner les réserves, ou que sa toxicité en fasse une drogue dure ? Quelle est donc cette denrée qui déchaîne les campagnes des lobbyistes santé et welfaristes à Bruxelles ? Quel est ce produit qu’il faudra peut-être un jour savourer sous le manteau, à l’abri des regards hantés des foules sectaires ? Ce produit mal vu, presque honteux qui rend la Commission prudente, voire hésitante quand il s’agit de lui accorder des fonds pour la promotion, comme l’a déclaré Nadine Mirochnikoff, chargée de mission au Bureau des échanges et de la promotion du ministère de l’Agriculture, à la tribune de l’AG de Fil Rouge (lire page 3) ? Vous l’avez deviné : ce produit banni, dangereux pour notre santé bien que consommé à raison seulement d’une moyenne de deux fois 80 g par semaine, c’est bien de la viande de bœuf qu’il s’agit.
Veau : la réunion au Space tourne court
La réunion de crise au Space sur le veau de boucherie n'a pas tenu toutes ses promesses. Un programme alléchant avait pourtant été concocté par ses organisateurs, les petites et moyennes structures d'organisation, d'intégration, d'éleveurs libres. Rendez-vous était fixé le jeudi à 16 heures au restaurant Le Gourmet, pour des « échanges avec les représentants syndicaux de la FNB, CDJA, FNSEA, interprofession de la Vitellerie, FNICGV, Ofival ». C'est finalement à 16 h 30 qu'un semblant d'agitation est intervenu. Au micro, Jean-Marie Enée (Le Veau du Bocage) tentait d'écarter de la salle de joyeuses tablées qui n'y avaient pas leur place. Des personnalités pressenties, seuls Fabrice Heudier (Interveaux) et Jean-Michel Leroy (CDJA Manche) étaient annoncés. Commentaire de l'organisateur : « notre initiative dérange ».
La banque verte, croqueuse de presse agricole
Le Crédit agricole semble avoir de plus en plus d'ambitions dans la presse agricole. En janvier dernier, c'est le groupe Pragma Capital, dont le CA est actionnaire, qui prenait le contrôle du groupe France Agricole. Et on vient d'apprendre qu'au début de l'été, une filiale du Crédit Agricole avait racheté à l'éditeur Thierry Verret les parts que ce dernier détenait dans le groupe ATC, Agri Terroir Communication, qui édite notamment Cultivar, Circuits Culture, l'Arboriculture fruitière, etc.
Code confidentiel
La grande soirée organisée le 8 septembre par la direction communication du ministère a tourné au flop. On se souvient que cette manifestation devait rassembler tout le gotha de la communication de l'Agriculture et de l'Alimentation (cf. LM du 6/09). Le but était de réfléchir à la politique de l'alimentation du ministère. Le tout avec le renfort d'un DJ à la mode et le soutien financier de certaines interprofessions. Des centaines d'invitations avaient été envoyées et pour pimenter la soirée, un code vestimentaire (rouge) était imposé. Est-ce la mention de ce code ? Est-ce la réaction du cabinet après la parution de l'information dans la presse ? En tout cas la soirée a fait un « Pschitt » : à peine une trentaine d'invités ont été reçus dans les tristes couloirs de la salle de conférence du ministère, n'ayant même pas droit aux jardins de l'hôtel de Villeroy ! Seule bonne nouvelle, à la périphérie il est vrai des préoccupations de la soirée : les invités ont pu découvrir que la salle de conférence, appelée salle jaune, a été rebaptisée « salle Gambetta » en hommage au fondateur du ministère.
Adar : l'argent du beurre et la crémière
Il faut le reconnaître, le communiqué envoyé vendredi matin à 8 h 36 par le ministère, annonçant la suppression de l'Adar a surpris même les observateurs les plus initiés aux arcanes tortueuses du financement du développement agricole. La soudaineté de la décision s’explique en partie par la perspective du projet de loi de Finances. Mais sur le fond, il semble que ce soit l'intransigeance du syndicalisme majoritaire qui ait précipité la chute de l'Adar. L'Agence disposait en effet d'un compte spécial dédié au financement du syndicalisme agricole, le reste des fonds étant destiné à l'aide au développement proprement dite. Mais en déposant systématiquement des projets de développement afin d'obtenir des fonds supplémentaires, la FNSEA a fini par irriter les services du ministère, et le ministre lui-même. L'Adar, qui avait succédé à l'Anda, sera supprimée au 1er janvier, mais cette fois elle ne sera pas remplacée. C'est un compte d'affectation spéciale, au sein du budget du ministère, qui sera consacré au financement des actions du développement agricole.