Chatel part relever les prix en Allemagne
C’est presque un retour aux sources pour l’ancien chef de produit du groupe l’Oréal. Demain matin, Luc Chatel va arpenter les linéaires allemands, cette fois ci dans son costume de secrétaire d’État chargé de l’Industrie et de la Consommation. Le porte-parole du gouvernement va relever les prix du panier de la ménagère dans une grande surface de Kehl, avant d’effectuer la même opération à Strasbourg, à quelques kilomètres de là. Le but est d’étudier les éventuelles différences de prix, et, n’en doutons pas, de rappeler les avancées promises par la loi de modernisation de l’économie, qui doit en théorie permettre une baisse des prix pour le consommateur. Lors de la présentation du texte, Luc Chatel et sa ministre de tutelle Christine Lagarde avaient brandi l’exemple de l’Allemagne, où la très forte concurrence entre enseignes tire les prix vers le bas. Avec sa proposition de loi, qui comporte la libre négociation des tarifs et une augmentation du seuil des surfaces commerciales ouvrables sans autorisation préalable (de 300 à 1 000 m 2) le gouvernement français espère obtenir des résultats similaires. Sur la base des relevés effectués par Euro Info Consommateurs (association franco-allemande d’information et de conseils aux consommateurs) mis en avant par Mme Lagarde, une bouteille de Coca-Cola se vendait en moyenne 1,25 euro en France en 2007, contre 0,90 euro en Allemagne, le différentiel étant encore plus important pour le Nutella (2,22 euros contre 1,11). Sur la forme, les résultats de l’opération menée par Luc Chatel sont connus depuis la semaine dernière, Euro-Info-Consommateurs ayant réalisé et présenté un relevé global. Mais sur le fond, cette comparaison ne doit pas faire oublier une différence fondamentale entre la France et l’Allemagne, ou le hard discount est beaucoup plus présent. Faute de mieux, le développement de ce type de surfaces est un des rares leviers sur le pouvoir d’achat que le Gouvernement est en mesure d’actionner.