Châtaignes : des AOC salvatrices pour le marché
Déposé en 1998, le dossier de demande d'AOC « Châtaigne d'Ardèche » a franchi une nouvelle étape avec, en mai dernier la validation définitive de son aire géographique. Elle couvre 197 communes dont 188 en Ardèche, 2 dans la Drôme et 7 dans le Gard. Le cahier des charges stipule que seules les variétés Sativa pourront bénéficier de l'AOC. Ce sont des variétés de calibres petits ou moyens, très goûteuses qui arrivent à maturité mi-septembre.
Outre la châtaigne fraîche, cinq « formes de conservation », issues de techniques traditionnelles (permettant de consommer des châtaignes toute l'année) ont été retenues afin de valoriser les petits calibres : les châtaignes sèches, les brises de châtaignes sèches, la farine de châtaignes, les châtaignes entières (stérilisées) et la purée de châtaignes.
Ne garder que le meilleur
Les châtaignes fraîches AOC seront commercialisées en colis de 5 ou 10 kg et en unités consommateurs dans un « packaging très innovant » annonce le comité interprofessionnel de la châtaigne d'Ardèche. Il sera mis sur le marché dès l'attribution de l'AOC attendu pour début 2006. Actuellement, le potentiel est estimé à 5 500 tonnes « labellisables » qui seront commercialisées par une vingtaine d'opérateurs privés ou coopératives ou en vente directe. Ne pas laisser les gros calibres de variétés hybrides (cultivées dans des vergers modernes, irrigués et mécanisés) devenir la seule référence du marché, est aussi une préoccupation de l'association Châtaignes et marrons des Cévennes et du Haut Languedoc. Elle a été créée en 2000, afin de fédérer les associations en place et dans le but d'atteindre l'AOC « Châtaigne des Cévennes Languedocienne » dont la demande a été déposée fin 2004. La zone d'appellation, en cours de définition pour validation, couvre les départements du Gard, de l'Hérault, du Tarn et de la Lozère, ce qui représente un potentiel de 1 500 tonnes environ.
L'association travaille actuellement à sélection des variétés, afin de ne garder que les meilleures et les plus typiques sur le plan organoleptique. Comme en Ardèche, l'AOC sera déclinée pour le frais et la transformation sous forme de châtaignes sèches, farines, bris, châtaignons, entières épluchées et purée. Pour cette saison, qui démarre mi septembre, le potentiel commercialisé dans les conditions de production de l'AOC devrait atteindre 400 tonnes.