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Charte pour un libre choix du type d'emballage


> De gche à dte : B. Arnault (Carton ondulé de France), J. Rouchaussé (Légumes de France) et M. Blanchet (Siel).
Les 3 syndicats Légumes de France, Carton ondulé de France et le Siel souhaitent négocier avec la grande distribution pour plus de liberté en termes de conditionnement. Explications.

Légumes de France a profité du Salon des productions végétales (Sival), qui s'est déroulé du 13 au 15 janvier à Angers, pour signer la chartre du libre choix d'emballage avec le Syndicat national des industries de l'emballage léger en bois (Siel) et Carton ondulé de France. « On ne doit pas avoir de diktat de la part de la distribution », a martelé d'emblée Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France en présentant la charte. En une dizaine de lignes, celle-ci revendique le libre choix du type d'emballage et des matériaux ” utilisés pour conditionner les produits. Elle commence en affirmant : « Nous, producteurs de Légumes de France, nous engageons à fournir aux consommateurs des produits sains, goûteux, frais, tout en respectant les exigences légales, sanitaires, sociales, environnementales et économiques. » Plusieurs sujets ont ainsi motivé cette signature. « Aujourd'hui, nous assistons à une uniformisation des présentations au niveau de la grande distribution, relève le président. Au sein des Min et dans les petits magasins, les conditionnements sont beaucoup plus variés. Le bois et le carton sont largement majoritaires, preuve que ce type d'emballage apporte un intérêt. » Le bois représenterait 60 % des emballages fruits et légumes. Mais en grande distribution, le plastique est largement plus utilisé et représente 50 % des emballages pour la filière.

On ne négocie plus rien

LES CARTONS ONDULÉS DÉFENDENT LEURS ATOUTS

Selon Carton ondulé de France, les bilans environnementaux montrent qu'une durée de vie des bacs plastique de 7 à 10 ans est nécessaire pour supplanter le carton dans ce domaine. En termes d'emploi, la seule utilisation du plastique en fruits et légumes entraînerait une suppression directe ou indirecte de 1 300 à 1 600 postes et pour la filière carton ondulé de 3 700 postes (sur les 40 000 emplois). Enfin, sur le plan économique, l'emploi de la caisse plastique amène par exemple en endive un surcoût de 43 cts (35 cts pour les champignons, 18 cts pour le melon) pour le producteur, mais une baisse de charge de 13 cts (12 cts pour les champignons, 9 cts pour le melon) pour le distributeur.

Le principe de la location de palettes contesté

Les producteurs dénoncent cette tendance à l'uniformisation et une moins bonne lisibilité des marques. Mais la motivation première de cette initiative, c'est principalement le système lui-même de location mise en place pour l'utilisation des emballages plastique. Laurent Bergé, producteur de tomates, concombres en Loire-Atlantique et président de l'AOP tomates et concombres, présent à la signature de cette charte, explique que cette location impose un fournisseur et un prix. « On ne négocie plus rien » regrette-t-il. Le prix est variable selon les rotations, le taux de retenu sur l'exploitation. L'emballage plastique coûterait selon le producteur 30 à 40 % plus cher que les autres emballages.

Le plastique et la contamination par E.coli

Les données de Carton ondulé de France qui viennent d'être publiées corroborent cette affirmation (voir encadré). « Le système logistique passant par l'achat d'un plateau en carton ondulé est moins onéreux globalement que celui passant par la location de caisse plastique à chaque rotation », conclut cette étude. De plus, le lavage n'est pas totalement maîtrisé puisque le décollage des étiquettes n'est pas toujours efficace et des déchets ont été retrouvés dans des caisses après nettoyage, ce qui pourrait être source de contamination par E.coli.

Les producteurs remontent ces informations auprès de l'Autorité de la concurrence depuis deux ans, en vain. Bertrand Arnault, président de Carton ondulé de France, espère que cette signature deviendra un outil de discussion avec la grande distribution. Lors de sa visite le 15 janvier sur le stand de Légumes de France, Stéphane Le Foll a pris connaissance de cette charte.

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