Charolais LR : les bons chiffres et les inquiétudes
L’Association Charolais Label Rouge (ACLR), l’organisme de défense et de gestion (ODG) qui regroupe le bœuf charolais Label Rouge et l’agneau Label Rouge « Tendre Agneau », tenait son AG le 2 juillet à Charolles. Dans un climat de stagnation générale du bœuf Label Rouge, l’ACLR fait figure de réussite exceptionnelle avec 30 % d’augmentation de bœuf Label Rouge en volumes, soit 11 101 animaux agréés en label sur 14 364 animaux préséléctionnés. Autre signe d’évolution de la filière : la distribution du produit est désormais équilibrée entre bouchers artisans et GMS alors que la boucherie artisanale était largement majoritaire, il y a encore quatre ans.
Sur le plan technique, l’ACLR a stoppé toutes modifications des cahiers des charges en attente de la sortie des notices techniques bœuf et agneau label. Ces notices devraient permettre de diminuer assez largement les plans de contrôle par les organismes certificateurs puisque les aspects réglementaires (implicites) devraient être contrôlés par l’État. A propos de contrôle, compte tenu de l’arrêt de Qualunion, l’organisme certificateur de l’association, c’est maintenant Qualisud qui opérera.
400 animations
En termes de communication, 2007 aura été l’année des animations GMS par des éleveurs ou des animateurs spécifiquement formés. En 2008, ce sont près de 400 animations qui auront ainsi été programmées. Le budget se décompose en matériel de PLV, distribution de prospectus aux abords des points de vente et la participation à des salons type Sirha et Salon International de l’Agriculture.
En perspective également, de nouvelles pratiques sensorielles afin de définir les descripteurs sensoriels pertinents de la viande Charolais Label Rouge, une mesure de la couleur de la viande en collaboration avec la future AOC « Charolles » et un nouveau cahier des charges pour un segment de jeunes bovins charolais Label Rouge.
André Baladier, président de l’ACLR s’est montré malgré tout inquiet de l’avenir : « Une inquiétude est liée à notre développement : y aura-t-il assez d’animaux finis, de catégorie et de qualité, correspondantes aux débouchés qu’approvisionnent les abatteurs tant en agneaux qu’en bovins ?
Les différentes crises ont lassé les éleveurs, la dernière la fièvre catarrhale ovine, qui a perturbé les échanges d’animaux maigres, n’est pas sans conséquences sur l’approvisionnement de nos filières », a-t-il noté. En bovins, les éleveurs ont souvent vendu ce printemps des génisses ou des vaches parce qu’ils étaient obligés de garder leurs broutards. « La hausse du prix des aliments ajoutée à cela fait que de nombreuses sorties d’animaux finis se trouvent décalées dans ce contexte, a poursuivi M.Baladier. Les organismes de production ont bien du mal à identifier les variations et à les corriger pour assurer un approvisionnement régulier. Il faut cependant s’y atteler : il en va de la survie de nos filières qualités Label Rouge ».