Charcuterie : Larzul s’ouvre au bio
La conserverie familiale Larzul de Plonéour-Lanvern (Finistère) se lance aujourd’hui dans le bio. La diversification est logique pour une société ayant toujours placé haut les exigences de qualité et de santé. Jusqu’à bannir tout additif de ses boîtes en 2003. Représentant de la quatrième génération, le PDG Michel Larzul, « consommateur bio depuis plus de quinze ans », a décidé fin 2005 « d’orienter l’entreprise vers ce qui (lui) semblait le plus proche d’elle. Nous avons déterminé un projet, une marque, un concept de produits. ‘La marque’ Quand Valentine cuisine » et sa déclinaison en entrées, plats et desserts ont ensuite été présentées au réseau spécialisé Biocoop. Celui-ci a été séduit par une offre de « produits fins et pratiques », rapporte Emmanuelle Vaché, chef de marché bio chez Larzul. « Le consommateur bio ayant tendance à se diversifier, notamment du côté des plus actifs, le segment du prêt à consommer est en plein essor », poursuit-elle. A la demande de Biocoop, Larzul s’est d’abord attelé à confectionner des charcuteries bio, commercialisées depuis mai dans les 280 magasins du réseau.
Des ruptures sur les produits à base de canard
Larzul s’approvisionne en France pour cette gamme de six références (rillettes de canard, pâté de campagne, confit de foie de volaille…), avec des fortunes diverses. « La filière porc bio est bien structurée, idem pour le bœuf et le poulet. Le seul problème que nous avons rencontré est sur le canard, qui ne compte qu’une seule filière bio en France », relate Emmanuelle Vaché.
Conséquence de ces soucis, Larzul est en rupture sur le canard. « Nous sommes obligés de nous adapter à l’amont, c’est inhabituel pour nous », observe la chef de marché. En octobre sortira une gamme de trois crèmes dessert
bio, dont l’originalité est d’être à base de produits issus du commerce équitable : cacao, sucre de canne roux, gousses de vanille. Au moins six gammes bio sont prévues, dont une « sur le segment de l’exotique » en 2008. Larzul prospecte surtout du côté des enseignes spécialisées pour leur commercialisation. « La GMS n’est pas encore prête à aller vers les produits élaborés, elle tâtonne sur ce terrain. On regarde les grandes enseignes étrangères spécialisées en bio. Dans cinq à huit ans, elles seront en France », prédit Emmanuelle Vaché. Larzul ne néglige pas l’export, en atteste sa présence ce mois-ci au salon bio de Baltimore.
La société, qui réalise un CA de 26 M€ essentiellement sur le marché des abats, pourrait-t-elle développer le biologique sur ses produits appertisés existants ? Michel Larzul ne l’écarte pas mais reste prudent : « Pourquoi pas, dans la mesure où les matières premières existent. Reste le problème de la régularité de la production. »