Chambres d’agriculture : l’ambition de la CFDT
En recul lors du scrutin de 2001, la CFDT attend les prochaines élections aux Chambres d'agriculture pour regagner la 1ère place dans le collège des salariés de la production agricole et renforcer sa position de tête dans le collège des salariés de groupements professionnels. Hervé Garnier, secrétaire général de la FGA-CFDT (branche agroalimentaire du syndicat) a expliqué hier que son organisation allait déposer 177 listes sur 188 possibles, couvrant les deux collèges précités. En 2001, ce nombre n'atteignait que 154.
Sur 94 départements, 84 listes vont donc être déposées pour le collège des salariés d'exploitation (+14% par rapport à 2001) et 92 pour les salariés d'organisme (+9%). Le thème du social est au cœur de la campagne de la CFDT. Le syndicalisme agricole en a pris pour son grade au cours de la présentation des candidats CFDT, qui ont jusqu'au 2 janvier pour déposer leur liste.
Chérèque prend la parole
Les salariés, premières victimes des fermetures ou délocalisations payent les pots cassés des plus libéraux qui lors du vote de la LOA « ont refusé l'organisation économique », selon la CFDT. Dans le domaine laitier, le syndicat a dénoncé le monde patronal et le secteur coopératif qui ont « une lourde responsabilité » en matière d'anticipation des marchés. En cas de succès aux élections des Chambres, la CFDT a décidé d'aborder le dossier de l'emploi sous l'angle du produit, et non des charges. Depuis les dernières élections, 3 études de fond ont été menées, sur la précarité liée à l'emploi saisonnier, sur la réduction du temps de travail et sur la formation. S'il affirme sa présence, le syndicat espère s'inviter dans les discussions et orientations agricoles, un sujet sur lequel le secrétaire national a pris la parole. Interrogé sur le productivisme, François Chérèque a rappelé qu'un débat avait eu lieu en bureau national au sujet de la PAC. « La CFDT n'est pas dans une démarche de suppression de la PAC, qui est le seul exemple de politique industrielle qui marche. Nous voulons faire basculer les aides sur la production, mais également à la surface » a t-il ajouté, évoquant sans le nommer le découplage.