Cerise : la Moissac en campagne
Ferme, brillante, d’un état sanitaire parfait et d’un calibre minimum de 24 mm, la Cerise de Moissac se commercialise depuis quatre ans dans un plateau bois de 5 kg personnalisé, aujourd’hui bien connu des grossistes et des détaillants. Créée et déposée par l’organisation de producteurs AGM, cette marque collective de terroir est exploitée, depuis 2000, par le Sicrem, Syndicat interprofessionnel de la Cerise région Moissac, qui regroupe 200 producteurs signataires du cahier des charges, 22 metteurs en marchés et 6 fabricants d’emballages.
Fort de sa réussite, le syndicat propose cette année un plateau de 2 kg et a lancé une poche plastique à sa marque déposée, par rouleaux de 5, sur les grands plateaux. Le consommateur final peut ainsi se servir dans ce pochon qui amènera la marque jusque sur la table des convives. Un petit plus très prisé des distributeurs qui apprécient la démarche. « Nous sommes partis cette année sur une quantité à l’essai de 600 000 poches, dont le coût se monte à 0,03 euro pièce, ce qui est relativement cher,explique Marc Ponti, négociant et président du Sicrem Après avoir été président du Sicrem pendant trois ans, Paul Maurabis, du collège des producteurs, a passé la main à Marc Ponti, responsable de l’entreprise de négoce Valette Primeurs. Mais, si l’essai est concluant, nous pourrions en faire un million l’année prochaine. »
« L’avenir du bassin moissagais passe vraiment par un consensus entre les agriculteurs qui travaillent des productions qu’on ne peut pas industrialiser, comme la cerise, la prune ou le raisin, et les négociants spécialisés qui savent trouver des marchés de niche valorisants », estime Paul Maurabis, ex-président du Sicrem. En dehors des semaines de crise, la Moissac se vend, en effet, correctement. « Le prix d’achat au producteur est généralement de 3 à 4 euros/kg, quand la cerise standard se vend 1,80 à 2,50 euros/kg », reprend Marc Ponti. La marque bénéficie par ailleurs d’un effet de masse de plus en plus important. Des variétés à gros fruits ayant été plantées ces dernières années et entrant actuellement en production, le tonnage est passé de 1 000 tonnes en 2001 à 1 400 tonnes en 2003, et 1 800 tonnes sont attendues cette année.