Céréales : vers la baisse des disponibilités
Il est certain que si cette campagne céréalière 2007-2008 avait démarré avec le même stock que blé que 2005-2006 (4,7 Mt) et si la prévision de récolte émise en juillet s’était concrétisée, la tension des cours sur le marché français s’en serait trouvée atténuée. Mais, voilà, les dernières prévisions du ministère de l’Agriculture ne vont pas constituer des facteurs modérateurs de l’évolution des prix. Alors que l’ONIGC et le Scees prévoyaient début juillet une récolte de blé de près de 35 Mt, la note du Scees datée du 9 août table sur 32,9 Mt, en raison d’une forte baisse de rendement (67,5 qx/ ha, moins que les 69,4 qx/ha de 2006) et encore, certains observateurs pensent qu’il faudra revoir cette prévision en baisse. Le stock de report étant du même ordre que l’an dernier, les disponibilités en blé tendre pour l’actuelle campagne seront modiques. Même observation pour l’orge, dont les prévisions de moisson ont elles-aussi été révisées à la baisse, la récolte étant annoncée à 9,8 Mt contre 10,4 l’an dernier, tandis que le stock de report est bas, avec 750 000 t.
Colza : déception relative
On s’attendait à une excellente récolte de blé dur (2,2 Mt), dépassant ainsi de 3 % celle de 2006. Il faudra déchanter. La baisse du rendement (43,3 qx/ha) contre 46,4 en 2006, se traduirait en définitive par une récolte de 2 Mt, soit un recul de 5 %. La première prévision de récolte de maïs porte sur 13 Mt, proche de celle de 2006, l’augmentation du rendement (87,4 Mt contre 85,9) devant, en principe compenser la baisse des superficies ; mais on n’est pas encore à la récolte.
La prévision de récolte de colza début juillet était de 4,9 Mt, soit +18,6 % sur 2006, réalisé grâce à la sensible augmentation des surfaces et à un rendement espéré de 31,2 qx/ha. Il faudra se contenter de 29,2 qx et d’une production de 4,6 Mt, ce qui constituera néanmoins un nouveau record. La récolte de tournesol tomberait de 1,44 Mt à 1,28, en raison surtout de la réduction de surface. Quant aux protéagineux, c’est la douche froide : la production de pois est estimée à 700 000 t (31 % de moins qu’en 2006). La situation de la féverole n’est guère plus brillante (- 22 % sur l’an passé).