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Céréales : le marché au risque de l’abondance

La conjoncture céréalière s’alourdit. Malgré quelques aménagements positifs par rapport aux bilans prévisionnels de l’ONIGC de janvier (prévisions d’augmentation des exportations de blé tendre, de blé dur, et de maïs, augmentation des incorporations de maïs par les fabricants d’aliment du bétail…), les prévisions de février, présentées au Conseil spécialisé céréales de l’Office du 18 février, ont confirmé la lourdeur des stocks et la pression qu’ils risquent d’opérer sur la fin de cette campagne et le début de la suivante (voir notre édition de jeudi). En effet, si les récoltes céréalières françaises ne sont pas assurées de retrouver les forts rendements de 2008, les gros stocks de report devraient pallier les éventuelles baisses de production.

La perspective d’une tension des prix en 2009 - 2010 reste fondée sur la baisse importante de production annoncée pour 2009 par rapport aux records de 2008. La moisson mondiale de blé tombe de 687 millions de tonnes (record absolu), à 650 Mt, soit quand même le 2e plus gros chiffre de ces dernières années. Et surtout, là encore, les stocks mondiaux de report sont prévus en fortes progression, 155 Mt pour le blé contre 117 fin 2007 - 2008, on retrouverait les disponibilités de l’actuelle campagne.

Des tentations de rétention d’offre

On ne dispose bien sûr pas encore de prévisions de récolte mondiale de maïs, mais en raison de la baisse des utilisations, notamment pour l’éthanol aux États-Unis, le stock de report atteindrait 139 millions de tonnes, le plus élevé de ces dernières années.

A moins d’un désastre climatique, les disponibilités céréalières mondiales ne vont pas vers la pénurie. En tout cas, la période de soudure entre les deux campagnes ne devrait pas poser de problème d’approvisionnement à l’aval de la production. Dès lors, les tentations de rétention d’offres qui se faisaient jour de la part de la culture en espérant une tension des prix risquent d’être plus décevantes que bénéfiques, d’autant que dans un contexte disponibilités/besoin équilibré, l’influence de la spéculation est beaucoup moins importante.

Cela dit, compte tenu de la volatilité retrouvée des prix depuis quelques semaines, il est bien difficile de prévoir si ces fondamentaux plutôt stabilisateurs, voire baissiers, résisteront à l’influence de la spéculation boursière et météorologique (voir le point sur la situation du marché en fin de semaine page 5).

Il faut encore noter que si l’ONIGC a cru pouvoir réviser en hausse, l’exportation,facteur d’équilibrage prédominant pour cette campagne du marché français, son conseil spécialisé admet qu’il faudra se battre pour y parvenir devant la compétitivité revenue des blés (et orges) russes et ukrainiens, remis par ailleurs de leurs récentes difficultés logistiques. Les exportations russes depuis le début de la campagne ont atteint 11 Mt soit les trois quarts de l’objectif d’exportation et nous taillent des croupières sur des marchés en principe accessibles à notre blé, comme l’Egypte, en se positionnant 10 $ sous nos prix. Tandis que l’Ukraine a déjà sorti 7,3 Mt de blé, surtout fourrager, qui trouve place sur le marché européen, notamment l’Espagne. L’origine mer Noire s’affirme donc comme le grand concurrent du blé européen cette campagne.

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