Cémoi se raccorde au réseau de chaleur de Chambéry

> Cémoi est le deuxième industriel à se raccorder au réseau de SCDC.
Le groupe Cémoi et la Société chambérienne de distribution de chaleur (SCDC) viennent de finaliser un accord pour raccorder l'usine du groupe située dans la zone industrielle de la ville au réseau de chaleur urbain. Les travaux qui ont débuté en avril s'achèveront en août prochain.
L'unité de production, leader en France de la fabrication de pâtes de fruits avec plus de 4200 tonnes (sur un total France de 6 000 t), mais aussi plus de 2 300 tonnes de chocolats enrobés, dragées et autres petites confiseries, va abandonner son système de production de chaleur actuel au gaz pour passer exclusivement au réseau de chaleur urbain.
L'opération nécessite plus de 1 million d'euros d'investissement. 500 000 euros sont engagés par la SCDC pour prolonger le réseau de chaleur existant jusqu'à l'usine et 500 000 euros sont investis par le groupe Cémoi dans un système d'échangeur de chaleur. La chaleur livrée se présente sous forme de vapeur à 18 bars. Celle-ci passe dans un échangeur qui récupère les calories pour fabriquer de la vapeur à 8 bars, propre aux contacts alimentaires.
Des émissions de Co2 divisées par trois« Techniquement, le changement d'énergie n'est pas très compliqué, mais les enjeux sont très importants », annonce Alain Collet, directeur de l'usine, très attaché à la responsabilité sociétale de son entreprise. Le premier enjeu est économique. En abandonnant une énergie fossile au tarif volatil, l'industriel optimise sa facture énergétique sur le long terme et s'accorde ainsi une marge de compétitivité. Le deuxième enjeu est industriel. En passant par le réseau de chaleur, l'usine abandonne ses anciennes chaudières minimisant ainsi le risque industriel et sécurisant la production d'énergie thermique sur le long terme. Enfin, les enjeux sont environnementaux. Implantée au cœur d'une vallée alpine, sensible aux pics de pollution, l'usine va diviser par trois ses émissions de Co2, et par deux, ses émissions de NOx (oxyde d'azote : gaz polluant dégagé lors de la combustion d'un combustible fossile).
Si l'opération semble très béné-fique pour Cémoi, elle est aussi avantageuse pour SCDC. La création de cette nouvelle desserte énergétique permet de lisser la consommation d'énergie sur l'année et de conforter la transition énergétique engagée en 2006. Aujourd'hui, la production de chaleur du réseau est issue à 67 % d'énergies de récupération (bois et incinération de déchets). Cémoi est le deuxième industriel à se raccorder au réseau de chaleur urbain de la ville, après Al-pina Savoie en 2005. Du côté des politiques, on se félicite. Michel Dantin, maire de Chambéry et député européen, « se réjouit de ce nouveau raccordement au réseau de chaleur chambérien, qui conforte la ville de Chambéry comme territoire économique attractif où les entreprises ont matière à se développer ». « Cette desserte énergétique de l'établissement Cémoi Confiseur répond également à une ambition écologique forte de la collectivité », indique un communiqué de presse de la ville.

L'usine Cémoi de Chambéry est issue du rachat de la chocolaterie Coppelia. Elle fabrique plus de 6 500 tonnes de produits dont 4 200 tonnes de pâtes de fruits, ce qui fait d'elle la première unité française de fabrication de pâtes de fruits (production nationale 6000 t). Cémoi Chambéry produit aussi des chocolats enrobés à la liqueur avec croûte de sucre, des chardons, des dragées et petites confiseries de chocolat comme les amandes enrobées de chocolat, de la pâte d'amande, des orangettes et des œufs de Pâques. L'usine compte 200 personnes. Le groupe Cémoi, premier chocolatier français indépendant, emploie 3 200 collaborateurs sur vingt-deux implantations dans le monde. Quatorze sont situées en France. Le groupe réalise un chiffre d'affaires de 775 millions d'euros en 2013.