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 Ce que va faire « l’observatoire de la qualité de l’alimentation »

Bernard Chevassus-au-Louis, ancien directeur général de l'Inra et ex-président de l'Afssa, s'est vu confier le pilotage de l'observatoire de la qualité de l'alimentation (Oqali) prévu par le PNNS 2. Il nous confie les premiers éléments de sa feuille de route.

LM : L'Oqali vient d'être créé avec pour objectif ambitieux de suivre l'évolution de la qualité de l'offre alimentaire. Quels moyens humains et financiers ont été mis à votre disposition ?

Bernard Chevassus-au-Louis : Pour l'instant, l'Oqali est porté par la réunion de deux équipes de l'Inra et de l'Afssa. Une dotation de 1 million d’euros a été octroyée pour recruter quelques personnes supplémentaires et organiser les bases de données. Au total, l'équipe devrait être constituée d'une dizaine de personnes dont les directeurs de recherche Pierre Combris, Louis Georges Soler et Jean-Luc Volatier.

LM : Votre mission consiste entre autres à établir des indicateurs nutritionnels. Lesquels sont ressortis des 3 secteurs tests que sont la biscuiterie, les céréales petit-déjeuner et la charcuterie ?

B.C. : Tout n'est pas encore défini. L'information de base -la composition des aliments, le prix des aliments selon les différents circuits (GMS, hard discount...)- doit être synthétisée en un petit nombre de chiffres parlants... Ces indicateurs doivent être vecteurs de paix et non une source de conflits. Les industriels de l’agroalimentaire et la distribution y trouveront un miroir objectif.

LM : Quels indicateurs vous semblent déjà incontournables ?

B.C. : Pour le grand public, l'évolution de la teneur en fibre ne fait pas encore partie du langage courant. Mais on pourra parler de la teneur en sel ou des glucides simples par exemple. On devra aussi sûrement monter un indicateur sur la conservation des vitamines dans l'assiette, parfois mieux assurée par les produits transformés que les produits frais.

LM : La pertinence d'Oqali reposera sur les données récupérées auprès des entreprises. Comment les inciter à être coopératives ?

B.C. : L'idée de départ est d'améliorer la qualité de l'alimentation des Français. Elle repose sur les comportements individuels et le fait de trouver une alimentation de meilleure qualité. Il y a à gagner autant dans les deux camps. Les gens de l'industrie agroalimentaire ont compris que le fait qu'ils améliorent leur offre sur le plan nutritionnel peut être utilisé de manière positive dans leurs messages. Un certain nombre d'industriels sont déjà engagés dans des démarches nutritionnelles (les industriels de la soupe sur la teneur en sel, par exemple). Si on a un discours motivant et non culpabilisant, les opérateurs sont mûrs. Et la création de l'Oqali, neutre et indépendant, aussi distant d'eux qu'un télescope de la planète Mars, est dans leur intérêt. J'ajoute que l'on s'entourera de bons spécialistes pour assurer la confidentialité des données.

LM : Quelle est votre feuille de route pour les semaines qui viennent ?

B.C. : Le comité opérationnel doit se réunir lundi et examiner le plan de travail. Dans les deux mois qui viennent se réunira ensuite le comité de concertation, composé de représentants de l'Ania, de la FCD, des associations de consommateurs, des trois ministères Agriculture, santé et consommation, de l'Afssa et de l'Inra. Le débat portera sur ce qui est faisable ou pas au sein de l'Oqali. A terme, cet observatoire a vocation à donner à la qualité de l'alimentation un sens plus large que la nutrition, comme les conditions de production (bilan énergétique) ou la qualité organoleptique... D'ici fin 2009, je dois aussi présenter un projet pour rendre la structure permanente. Mon souci : qu'il y ait du gagnant-gagnant. Si on y arrive ce sera original au niveau européen.

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