Carré de bœuf trouve son modèle économique
> Christophe Pied, cofondateur et président de Carré de bœuf.
Lancer un pari tel que celui relevé par Christophe Pied et son associé Laurent Delaunay impliquait d'avoir confiance dans son projet. En développant Carré de bœuf, un site de vente de viande par Internet qui livre dans toute la France, il fallait d'abord vaincre la contrainte technique. À savoir, faire voyager de la viande sans rompre la chaîne de froid, ce que la conception d'une boîte isotherme a permis, en garantissant une température de conservation pendant 48 heures. Pour réussir le pari, il a aussi fallu travailler sur le modèle économique. « En règle générale nous restons assez discrets sur cette question », précise Christophe Pied. « Mais une des clés, c'est l'amortissement des coûts d'acquisition. » C'est-à-dire des coûts engendrés par la recherche de nouveaux clients.
Pour cela, pas de miracle, c'est même un cercle plutôt vertueux. « On va dire qu'au bout de trois ventes, le coût d'acquisition d'un client est amorti, donc tout l'enjeu, c'est de développer notre clientèle, aller chercher de nouveaux clients, puis d'en faire des clients fidèles. » C'est ce que s'attache à réaliser Carré de bœuf depuis sa création il y a cinq ans. « Nous communiquons, nous sommes même allés jusqu'à la télévision, ce sont des budgets conséquents à mettre en œuvre », ajoute-t-il.
Une newsletter au service de la fidélisationPour fidéliser sa clientèle Carré de bœuf s'appuie essentiellement sur sa newsletter pour laquelle une véritable stratégie éditoriale a été élaborée. Elle propulse ainsi dans les foyers des recettes, des idées, des suggestions de cuisine… Envoyée chaque semaine, elle maintient la marque à l'esprit des consommateurs en quasi permanence.
“ Une des clés, c'est l'amortissement des coûts d'acquisition
Pour ses approvisionnements, Carré de bœuf s'appuie plutôt sur des bassins de production larges que sur des provenances bien spécifiques. Le bœuf vient d'Irlande, le veau de Corrèze, le porc et la volaille sont d'origine française, la charcuterie provient du Perche. « Nous cherchions des zones de production où nous pourrions avoir une qualité très régulière, douze mois sur douze », précise Christophe Pied. Une offre complétée par des colis préétablis par « format », un rayon épicerie fine, mais aussi des viandes renommées, exceptionnelles, sous forme d'entrecôtes comme le Black Angus en provenance des USA, le bœuf Wagyu 9+ originaire d'Australie et des pièces de bœuf argentin.
Et la fidélisation fonctionne. En 2013, l'enseigne numérique a livré 25000 commandes dans toute la France, pour un chiffre d'affaires de 2,5 millions d'euros. Loin de remplacer la boucherie de quartier, Carré de bœuf a généré des comportements de consommation assez nouveaux. « Nos clients commandent en moyenne une fois par mois, se font livrer, puis congèlent une partie de ce qu'ils ont commandé quand ils ont terminé leur commande. » Mais il ne peut y avoir d'acquisition, puis de fidélisation que si la marque est en mesure de réassurer ses clients. « Nous nous appuyons aussi, pour générer la confiance nécessaire à l'achat, sur les commentaires d'utilisateurs, qui sont accessibles sur le site en toute transparence, nous en comptons plus de 14000 aujourd'hui. » Associé avec le chevillard chartrois Laurent Delaunay, Christophe Pied a trouvé une partie de l'équation du succès au bout de cinq années d'exercice. La marque Carré de bœuf livre dans toute la France, l'après-midi pour une commande ” le matin en région parisienne, en 24 heures partout ailleurs. Pour la distribution de ses produits, la marque s'appuie sur Colis Zen à Paris et sur UPS partout ailleurs. Le tout à des clients qui dépensent en moyenne une centaine d'euros par commande.