CapAgro : un an, déjà huit investissements réalisés

> Jérôme Samson, directeur général de CapAgro Innovation.
Déjà 12 millions d'euros engagés à travers huit investissements. Créé il y a un peu plus d'un an, le fonds CapAgro Innovation n'a pas perdu de temps. « Il y a beaucoup d'innovations qui ont besoin de capitaux », commente Jean-Baptiste Cuisinier, président du fonds de capital-risque dédié à l'innovation dans l'agriculture, l'alimentation, la chimie et les énergies renouve-” lables. « On intervient au stade où la R&D est achevée, on prend le risque industriel », rappelle-t-il. En un an, le fonds a reçu près de deux cents dossiers qualifiés, dont 37 % concernant l'agriculture et l'agronomie et 36 % l'agroalimentaire. Huit dossiers se sont déjà concrétisés, CapAgro s'engageant en moyenne à hauteur de 1,5 million d'euros.
“On veut surtout soutenir nos jeunes pousses : le cap des 2-3 ans est très compliqué
Dans l'agriculture, le fonds a in-vesti dans les sociétés Force-A (solutions de diagnostics non destructifs et en temps réel pour l'agriculture et la viticulture de précision), Vitamfero (traitements innovants pour la prévention des maladies infectieuses et parasitaires dans la santé vétérinaire) et Mon Eden (pure player de la jardinerie en ligne).
Avril et Sofiprotéol, Tereos, Bpifrance, Crédit agricole et Ag2R, les premiers souscripteurs du fonds du départ ont été rejoints par Groupama faisant monter l'enveloppe de 37, en septembre 2014, à 42 millions d'euros au 30 juin 2015. « La période de souscription a été allongée jusqu'au 15 octobre, on espère atteindre 60 millions d'euros », précise Jean-Baptiste Cuisinier, président de CapAgro. « On a déjà des groupes intéressés : deux groupes agroalimentaires (coopératif ou non, ndlr) et des investisseurs français ou européens », ajoute-t-il. Certaines souscriptions sont au stade de validation. « Nous sommes plus que jamais mobilisés pour poursuivre notre levée de fonds et contribuer à combler le déficit en investissement des jeunes entreprises et des start-up de notre pays », ajoute-t-il.
Dans le domaine de l'industrie, CapAgro a réalisé son premier investissement à travers Lineazen, fabricant de matériaux en bois pour des immeubles de cinq étages ou plus.
Dans l'agroalimentaire, le fonds affiche comme volonté de stimuler « une industrie de qualité impliquée dans les bénéfices santé et la qualité nutritionnelle et permettant une nutrition adaptée aux besoins de chacun ». Quatre dossiers sont déjà bouclés. Olygose, producteur de fibres pré-biotiques extraites de plantes protéagineuses, contribuant à la lutte contre le surpoids et les pathologies associées, et Cryolog, inventeur d'étiquettes intelligentes permettant de s'assurer de la bonne conservation d'un produit alimentaire, ont bénéficié d'apports de capitaux. C'est également le cas d'eProvenance, système d'authentification et de traçabilité certifiant l'origine et la qualité du transport de vin, depuis le chai jusqu'au consommateur.
Nutresia, des plats cuisinés haut de gamme« Nous avons très récemment investi dans Nutresia, société suisse spécialisée dans les plats cuisinés », souligne Jérôme Samson, directeur général de CapAgro. « Des annonces marketing seront faites en septembre. Il s'agit de plats cuisinés très haut de gamme pratiques, à destination des particuliers et de la restauration », consent-il juste à préciser.
Lors de sa création, le fonds s'est fixé comme objectif en trois à cinq ans d'investir 1 à 5 millions d'euros au capital d'une vingtaine d'entreprises. En avance sur le calendrier, « on veut surtout soutenir nos jeunes pousses », affirme Jean-Baptiste Cuisinier. « Le cap des deux/trois ans est très compliqué, c'est là où les jeunes entrepreneurs ont besoin d'être accompagnés sur la partie finance ou commerciale », renchérit Jean-Philippe Puig, président du conseil de surveillance de CapAgro.