Candia lance un lait « solidaire »
«Oui aux petits producteurs » : c’est le nom du nouveau lait Candia lancé, il y a quelques semaines, dans l’ensemble des hypermarchés français. Loin de vouloir imposer aux consommateurs un énième signe de qualité, le groupe laitier vise plutôt la mise en place d’un système de commerce équitable avec ses producteurs. Ainsi, le lait « Oui aux petits producteurs » est issu d’une production de 25 fermes familiales sélectionnées en zone de montagne dans les massifs du Pilat et du Forez, dans les départements de la Loire et de la Haute-Loire. Les exploitants se sont tous engagés dans une démarche de conversion à l’agriculture biologique. Ils n’utilisent ni pesticides, ni engrais chimiques, ni OGM afin d’assainir les sols. L’alimentation des troupeaux est réalisée à partir d’herbe pâturée en période estivale et de foin en période hivernale. Enfin, pour garantir le bien être animal, les exploitations ne dépassent pas la trentaine de bêtes et les soins apportés aux animaux sont basés avant tout sur des méthodes naturelles comme l’homéopathie.
Une prime solidaire
« Je réfléchis à la conversion en biologique depuis longtemps, mais j’étais freiné dans mes ambitions par les coûts générés. Avec ce partenariat avec Candia, ma production est valorisée depuis le début de la démarche », explique Jean-Luc Rouchouze, producteur de lait à Colombier.
En effet, pour motiver et soutenir les agriculteurs dans cette démarche, la coopérative laitière verse une prime de 30 euros par 1 000 litres de lait fournit durant toute la durée de la reconversion. Concrètement, le prix d’achat du lait aux producteurs est passé de à 0,30 € à 0,33 €/l. Mais Candia n’y perd pas au change. En effet, le lait « Oui aux petits producteurs » est aussi valorisé en rayon avec un prix de vente consommateur moyen de 1,34 euro. Pour Jean-Paul Picquendar, directeur régional de la coopérative la stratégie à plusieurs objectifs. « En valorisant le lait en cours de conversion AB, nous créons une valeur ajoutée à notre marché, qui pour l’instant est tenu aux deux tiers par les marques de distributeurs et les marques premiers prix », argumente Jean-Paul Picquendar.
Mais ce n'est pas tout. « Avec cette démarche solidaire, nous pérennisons également la production en zone de montage », poursuit-il. En effet, les fermes collectées pour le lait « Oui aux petits producteurs » se trouvent toutes en moyenne altitude. Cette situation géographique crée un coût supplémentaire de la collecte, en hiver, de l'ordre de 8 à 10 euros pour 1000 litres, par rapport aux zones de plaines. Ce surcoût entraîne une désaffection de la part des industriels agroalimentaires qui préfèrent se tourner vers des zones de production laitière où la rentabilité au kilomètre est plus élevée.
Afin d'inscrire le lait « Oui aux petits producteurs » dans une logique d'économie agricole locale, le lait est également traité et emballé sur place. C'est l'unité de La Talaudière, en périphérie de Saint-Étienne qui assure la production des 60 000 litres hebdomadaires.