Aller au contenu principal

Bretagne : le groupe Cécab vise la taille critique

Malgré un chiffre d’affaires à + 12 % (1,3 milliard d’euros), la Cécab a vu l’ensemble de ses marchés fortement chahutés en 2010. Face à cette situation difficile, le groupe breton investit et renforce ses partenariats.
Mauvaises conditions climatiques, flambée du prix des céréales, effets de la dérégulation, crise économique, négociations difficiles avec la grande distribution : rien n’a été épargné au groupe morbihannais, fort de 8 000 adhérents, le plus industriel des groupes coopératifs bretons (5 200 salariés) positionné dans le légume d’industrie (marque D’aucy), l’industrie porcine (Gad) et les œufs. Logiquement, son résultat d’exploitation a flanché, dégringolant de 40 % en un an à 32,9 millions d’euros, son résultat net accusant une baisse de 10 %, à 19,1 millions d’euros. Les modèles économiques du groupe, jugés bons en 2010 par la direction, « ne sont plus vraiment adaptés pour restaurer un pouvoir de résistance nous permettant une plus juste répartition de valeur au sein des filières », indique Jean-Michel Jannez, directeur général du groupe dans le rapport d’activité.
Son cœur de métier, l’appertisé de la branche D’aucy Long Life (41 % du chiffre d’affaires) accuse une baisse des volumes mis en marché à 386 000 t, au cours d’un exercice marqué par des stocks importants en début de campagne, une guerre des prix accompagnée d’une météo pour le moins capricieuse. Voire impitoyable à l’est de l’Europe (sévères inondations en Hongrie, sécheresse historique en Russie) où la Cécab n’a pu réaliser, dans ses deux usines neuve ou refaite que 70 % de son programme en pois et maïs. Plus inquiétant pour cette zone : « Avec la crise économique, nous assistons au développement des MDD et premiers prix alors que la Cécab a investi pour vendre ses marques D’aucy et Globus », souligne Jean-Michel Jannez. Cependant dans la seconde partie de l’exercice, la Cécab a regagné des volumes par une politique commerciale agressive et grâce au lancement de produits innovants.

Perte d’argent dans le porc

Le contexte est plus difficile encore dans sa branche porcine (production, transformation dans les deux abattoirs Gad avec 55 000 à 60 000 porcs abattus par semaine) et salaisons. Comme l’ensemble des intervenants du secteur de l’abattage découpe en Europe, la Cécab perd de l’argent. « La problématique du pôle viande de porc reste le recul de la marge brute lié notamment à la dégradation des prix de vente des pièces nobles, est-il noté dans le rapport d’activité du groupe breton. La conjonction de la forte variation du coût des matières premières, de la concurrence étrangère et de la stratégie « bas prix » de la distribution reste une équation difficile à résoudre pour l’ensemble de la filière porcine. » Les comptes de l’industrie porcine n’apparaîtront dans ceux du groupe que l’année prochaine : de minoritaire, la Cécab vient de monter dans le capital de l’Union Prestor Cécab, à 66 %, en février dernier.

Des rapprochements stratégiques

Dans cette période agitée pour l’univers agroalimentaire, le groupe morbihannais, doté d’un cash-flow en progression de 9 % à 60 millions d’euros, poursuit une stratégie précise. Conforter ses points forts par l’investissement : 43 millions d’euros en 2010 (15 en appertisé, 14 en surgelé), 40 cette année. Et nouer des partenariats pour atteindre la taille critique. C’est le cas de son pôle surgelé, appelé D’aucy Frozen Foods (18 % du chiffre d’affaires pour 153 800 t en 2010). Le groupe Cécab a fait le choix de l’alliance stratégique avec le numéro 2 du secteur en Europe, le Belge PinguinLutosa. Aux termes de négociations exclusives engagées au printemps 2010, les deux industriels ont prévu de constituer un ensemble de 420 000 t de légumes et 370 000 t de pommes de terre surgelés. Ne manque plus que le feu vert des autorités de la concurrence européennes pour voir à l’œuvre ce challenger du leader européen, Ardo. Dans l’industrie porcine, une rumeur insistante place Gad dans les bras de l’industriel Bigard. Jean-Michel Jannez n’a voulu faire aucune déclaration, sans démentir formellement l’information.
En amont, la Cécab a également entrepris, il y a deux ans, un rapprochement stratégique avec la Coop de Broons (Côtes-d’Armor) pour mettre en commun collecte de céréales (500 000 t), nutrition animale (602 000 t dans une société commune, Aliouest) et production d’œufs, avec notamment la construction d’un centre de conditionnement utltramoderne. L’objectif suivi est double : progresser territorialement vers le nord de la Bretagne ; développer de nouveaux outils de gestion de marchés de céréales et de porcs vifs pour permettre à ses adhérents d’anticiper la variation des cours.

Les plus lus

des poules oranges
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 30 mai 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

des poules oranges
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 16 mai 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

viande bovine en barquette au supermarché
Hausse des prix des bovins : la consommation de viande bovine marque le pas

La forte hausse des prix des bovins ne s’est pas encore totalement répercutée sur les prix de détail, mais les achats des…

bovins parqués dans une foire agricole en australie
Bovins : en Australie, des abattages massifs et des prix en baisse à cause de la sécheresse

En Australie, les éleveurs sont contraints par la sécheresse et le manque de fourrage à faire abattre massivement leurs…

des poules oranges
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 23 mai 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

rayon oeufs à carrefour
Œufs : Pourquoi Carrefour suscite la colère des éleveurs français

Mettant en avant les tensions sur l’offre, le groupe Carrefour compte référencer des œufs origine UE dès le mois prochain.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio