Bovin : le Groupe Gascon passe la frontière
Deux journées de travail ont été organisées, les 9 et 10 juin, au siège du Groupe Gascon, en Ariège, afin de sensibiliser les acteurs de la filière bovine gasconne, implantés des deux côtés de la frontière espagnole, à la mise en place de projets leur permettant de travailler sur des thèmes communs Se sont ainsi retrouvés des éleveurs de bovins gascons, français et espagnols (venus de Catalogne, d’Aragon et d’Andalousie), mais aussi des structures telles que Sud Elevage, le Groupe Gascon, l’Association des éleveurs espagnols (AGGE), le Centre d’investigation et de technologie agroalimentaire d’Aragon, l’Institut de recherche en technologie agroalimentaire de Catalogne, l’université de Saragosse, la chambre d’agriculture de l’Ariège, l’École vétérinaire de Toulouse, France Sélection, le collectif des races de massifs, l’INRA et l’Institut de l’élevage.. « La première thématique développée est liée aux éleveurs et à la génétique, explique Pierre Bauguil, responsable communication du Groupe Gascon. Nous suivons d’ores et déjà une quinzaine d’éleveurs espagnols (environ 5 000 vaches) en base de sélection, au niveau le plus bas (VA 0). L’objectif serait de les faire progresser vers un contrôle plus fin, pour les amener vers notre niveau le plus complet (VA 4). »
Bien organisée, la filière gasconne française veut, par ailleurs, convaincre les éleveurs espagnols de l’intérêt de se structurer et de faire progresser leur production. « L’objectif serait que l’AGGE devienne membre du Groupe Gascon, au même titre que les syndicats d’élevage départementaux français, poursuit Pierre Bauguil. Mais il faut qu’elle ait les moyens d’adhérer et pour cela qu’elle représente suffisamment de volumes. Enfin, au niveau des filières, le but est de rechercher les produits les mieux valorisés de chaque côté de la frontière, afin de les mettre en avant, ce que nous avons amorcé en France, mais que nous devons améliorer, afin de bien caractériser nos produits (taurillons, veaux rosés…). Ici, nous consommons plutôt des bovins relativement âgés, alors qu’en Espagne, on préfère les jeunes bovins. Une fois les produits caractérisés, il sera plus facile de mettre en place des actions de promotion ciblées. »
Ces échanges et les analyses des besoins des uns et des autres devraient aboutir à la rédaction d’un projet qui sera présenté aux responsables des régions et à Bruxelles, dans le cadre du programme européen INTERREG IV. S’il est accepté, il donnera aux deux filières les moyens de travailler ensemble pendant deux ou trois ans. Un technicien du Groupe Gascon, qui suit les éleveurs espagnols, est chargé de coordonner le travail.
« Race rustique et résistante, la gasconne représente encore aujourd’hui des effectifs réduits et n’est pas assez mise en avant, bien que, chez nous, les élevages soient indemnes de fièvre catarrhale bovine, conclut Pierre Bauguil. Grâce à INTERREG IV, nous espérons recruter des éleveurs de base en Espagne, auxquels nous enverrons nos informations sur la race, mais aussi des éleveurs intéressés par notre filière qualité (label rouge) ou vente directe (marque Cadet gascon). »