Boulogne-sur-Mer aura son « hub port »
Boulogne-sur-Mer va investir 240 millions d’euros (M€) sur la période 2008-2013, dont 175 M€ sous maîtrise d’ouvrage directe de sa chambre de commerce et d’industrie. La Région Nord-Pas-de-Calais, propriétaire des ports de Boulogne et de Calais depuis le 1 er janvier 2007, assure le reste des investissements.
« Ce sont les investissements les plus importants qui seront réalisés à Boulogne-sur-Mer depuis 1960 », a expliqué en avril dernier Francis Leroy, président de la chambre de commerce et d’industrie, à l’occasion d’une visite de l’ancienne friche Comilog. À cette époque, des terrains avaient été conquis sur la mer pour y construire notamment les anciennes Aciéries Paris-Outreau (APO), dénommées plus tard Comilog. Ce complexe sidérurgique de ferromanganèse fermera définitivement en décembre 2003. La reconversion progressive de ce site de quarante hectares conquis sur la mer en 1960 durera cinq ans : après dépollution et remblaiement du site, Boulogne-sur-Mer peut désormais exploiter « un endroit stratégique ».
Au sud du site, vingt hectares seront consacrés au « hub port » de Boulogne dont la mise en service est prévue le 1 er juillet prochain. Le premier poste roulier accueillera des navires conventionnels « Roll on Roll » et… peut-être des bateaux à grande vitesse Boulogne-sur-Mer ne figure pas dans l’accord signé le 28 avril entre la France et l’Espagne sur les autoroutes de la mer. avant que le deuxième poste ne se construise d’ici deux ans.
Boulogne a conservé le réseau ferré de l’ex-Comilog constitué de dix voies qui, une fois électrifié, pourra relier directement la voie Calais-Paris. Le port met en avant sa situation exceptionnelle : « point de rencontre de la mer, du fer et de la route avec un embranchement direct à l’A16 ! », souligne Francis Leroy. Un centre de ferroutage pourrait également voir le jour d’ici deux ans avec l’Italie comme destination principale.
Phase finale des travaux
Les travaux du site sont entrés dans leur phase finale : construction des terrassements, des réseaux, des chaussées et des bâtiments administratifs (douanes, chambre de commerce, police de l’air et des frontières…). Les terre-pleins sont en voie d’achèvement ainsi que les quais et les postes d’accostage. La première passerelle flottante (double pont-double voie) devrait être installée le 8 juin prochain. Elle devrait permettre aux bateaux de LD Lines d’accoster dès le 1 er juillet sur « un terminal capable de recevoir des bateaux de 220 mètres de long ». En effet, LD Lines, filiale de Louis Dreyfus Armateurs, a démarré depuis le 12 février 2009 une nouvelle liaison mixte fret-passagers vers le port anglais de Douvres à partir de l’ancienne gare maritime. Elle a également en projet une liaison avec le port anglais de Sheerness.
Le montant total de l’investissement est estimé à 45 M€. La Région a pris en charge l’intégralité des travaux d’infrastructures (13,2 M€). Quant aux travaux de superstructures, le Feder (3 M€), le conseil général du Pas-de-Calais (4,6 M€) et la chambre de commerce (24,2 M€) ont chacun participé au projet. Le « hub port » pourrait générer à terme 600 à 800 emplois dans les deux ans qui viennent, quand les deux terminaux rouliers seront en service.
De capécure 1 à Capécure 2
Un nouveau parc d’activités, provisoirement dénommé « Capécure 2 », est actuellement en train d’être aménagé sur les autres vingt hectares de la partie nord de l’ex-Comilog. Il permettra de désengorger Capécure 1, centre névralgique des « produits de la mer » de Boulogne. Capécure 2 va accueillir Tradimer (3,5 ha), Océan Délices, Marine Harvest, Capitaine Houat et Scamer, la filiale « produits de la mer » d’Intermarché, à l’étroit dans ses locaux actuels. En outre, une zone de services (tertiaire et hôtellerie) devrait être implantée sur 5 ha.
Les investissements de Capécure 2 représentent 13 M€, dont la moitié sera financée par le conseil régional, 25 % par la chambre de commerce et le reste par la communauté d’agglomération du Boulonnais. Ils devraient représenter à terme un millier d’emplois (300 dans les activités de service, 400 emplois transférés et 300 emplois créés). Boulogne-sur-Mer envisage également la réalisation d’un centre logistique pour le stockage et le conditionnement sous température dirigée de denrées périssables, notamment pour les pommes de terre. D’ailleurs Boulogne-sur-Mer devrait participer encore cette année aux travaux de Fedepom qui tient congrès à Angers du 28 au 30 mai prochain.