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Bœuf : aux États-Unis, les tests ADN sont entrés dans les mœurs

Ralph Anderson, l'un des grands éleveurs du Kentucky, y a recours pour améliorer l'efficacité alimentaire et la tendreté de la viande. Une pratique désormais courante.

Connu pour ses chevaux de course, qui profitent de sa blue grass, une herbe particulière, le Kentucky héberge également une production bovine importante. Il se place en 8 e position des États Unis avec 1,2 million de têtes (l’État leader, le Texas, en compte 5,3 millions). Le magnat des affaires Ralph G.Anderson (fondateur en 1958 de Belcan Corporation, de l’ingénierie au multimédia), est né dans une exploitation agricole du centre du Kentucky et y possède depuis 1985 Anderson Circle farm, de près de 3 000 hectares et de 1 600 bovins reproducteurs (mâles, femelles). Il a acquis peu à peu des exploitations contigues, dont certaines à des fins de préservation de l’histoire locale et de l’environnement : 10 % de la superficie d’Anderson Circle Farm y sont consacrés. La ferme garde ses 190 kilomètres de barrières à trois niveaux en bois, caractéristique du « Blue grass State », même si elles exigent une personne pour les entretenir.

Aujourd’hui dirigée par Joe Goggin, elle emploie 13 salariés à temps plein sans oublier les saisonniers, au moment des mises-bas de printemps et d’automne. Ses bovins s’organisent en deux troupeaux. Le premier, de haute génétique avec environ 200 têtes, a été mis en place en 1998.

Les autres animaux sont destinés à la production de viande, vaches allaitantes et veaux occupent les différentes zones enherbées et profitent des cours d’eau naturels et des bassins artificiels, en quasi extensif. La majeure partie des animaux passent leur vie sur l’exploitation, les veaux finissant leur engraissement sur de petits feedlots, sur place. Alors que le pays n’impose aucune traçabilité, chaque animal est identifié par deux boucles et une puce électronique ce qui permet de gérer des programmes de reproduction très précis.

Des taureaux « 7 ou 8 étoiles »

« Les ressources alimentaires sont restreintes, pour une exploitation comme la nôtre, il est important de gérer au mieux les quantités ingérées, que ce soit l’herbe ou les aliments pour l’engraissement » explique Joe Boggin qui conduit un programme de sélection génétique en utilisant des tests ADN. « Plusieurs sociétés proposent désormais des tests ADN sur les bovins, pour différents objectifs. Celle que nous utilisons, Bovigen est localisé à Harahan, en Louisiane Le groupe Pfizer a annoncé en mars son intention de devenir un acteur majeur dans la génétique animale en achetant Bovigen et une autre entreprise du même univers, Catapult Genetics le 31 mars dernier.. Elle propose trois tests, mais nous n’en avons retenu que deux : l’efficacité alimentaire et la tendreté de la viande. Nous prélevons des poils de la queue de l’animal et nous le leur envoyons. Pour l’efficacité alimentaire, ils ont identifié quatre marqueurs génétiques qu’ils hiérarchisent à l’aide d’étoiles (zéro, une ou deux). Ainsi, une vache qui affichera le score record en efficacité alimentaire aura 8 étoiles : deux pour chacun des quatre marqueurs » , détaille-t-il. « Dans notre troupeau « génétique », nous essayons d’identifier les vaches à 7 ou 8 étoiles et de les inséminer avec nos taureaux à 7 ou 8 étoiles pour disposer dans notre troupeau « commercial » du plus grand nombre de femelles au plus fort potentiel en efficacité alimentaire.

Au regard de l’augmentation continue du prix des matières premières nous pensons que ce programme est de plus grande importance, d’autant que nous ne cherchons pas simplement une meilleure efficacité alimentaire à l’engraissement dans notre feedlot, mais aussi à la meilleure efficacité sur l’herbe : une moindre consommation au pâturage l’été et au foin l’hiver tout en conservant un bon état corporel, qui était auparavant notre seul indicateur », conclut Joe Boggin.

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