Blé : l’inquiétant retour de la volatilité des prix
Ainsi que nous le constations dans notre édition d’hier, le rapport USDA relevant encore les prévisions de production mondiales de blé tendre n’a pas entraîné de réaction baissière des cotations sur les marchés à terme américain et européen. Ils ont bien au contraire enregistré un raffermissement sensible en fin de journée mercredi, Chicago clôturant même en « limit-up ». Le contrat de blé pour livraison en septembre a gagné 60 cents mercredi soir à 8,5025 dollars le boisseau de 25 kilos (lire l’intégralité des commentaires en page 4). Même réaction du côté d’Euronext. Alors que le marché avait ouvert sur une très légère détente, il se redressait dès la fin de matinée mercredi pour terminer sur une hausse de 8,50 euros sur les échéances novembre et février 2009. Des raisons techniques comme des prises de positions avant le pont du 15 août, peuvent expliquer cette tendance a contrario des fondamentaux. Peut-être faut-il aussi chercher des explications du côté des interrogations soulevées récemment à propos de la qualité des blés avec la perspective d’une forte proportion de blé fourrager en Ukraine qui modifierait les critères de compétitivité de ce pays sur le marché international. Le marché physique français a suivi, prenant 6 euros en 24 heures pour s’afficher en fin de journée, mercredi, à 191 euros rendu Rouen en blé standard livraison moisson. Les producteurs, qui semblaient venir à une offre plus libérale eu égard à la tendance généralement baissière des jours précédents, se sont retirés à nouveau du marché. Au niveau national, cette tension est aussi entretenue par les interrogations sur la qualité du blé encore à récolter et sur les disponibilités relatives entre blés fourrager et meunier. De toute manière, la perspective d’un retour à une trop grande volatilité inquiète d’ores et déjà les utilisateurs de matière première (lire dans notre prochain numéro notre entretien avec un meunier)
