Blé dur : un marché fondé sur la qualité
Dans un marché céréalier globalement déprimé, une production fait cependant bonne figure, celle du blé dur. La récolte a atteint cette année 2 miot, c’est un record. Ensuite, l’enquête de l’ONIC sur la qualité des blés durs français de la dernière récolte conclut à un millésime « exceptionnel », tous les critères qualitatifs ayant encore progressé par rapport aux précédents, déjà excellents. Enfin, alors que les marchés des autres céréales sont pénalisés par l’abondance de la moisson, celui du blé dur se porte bien et, pour le moment, ne souffre pas outre mesure du poids de l’offre. Les prix français, les plus élevés de l’Union européenne, sont en effet soutenus par la demande des pays du Maghreb. L’ONIC prévoit que nos ventes pays tiers atteindront 500 000 t cette campagne, soit 90 % de plus qu’en 2003-2004. Cette tendance s’inscrit dans un fort courant ascendant perceptible depuis le début de la décennie alors que nos ventes à l’UE régressent régulièrement, tendance lourde également. Quant aux utilisations intérieures reposant sur 3 ou 4 grands semouliers, elles sont simplement stables. Le développement de notre marché dépend donc majoritairement de la demande du Maghreb pour ses besoins intérieurs, mais aussi pour l’expansion de sa semoulerie qui est de plus en plus dirigée vers l’exportation à destination des pays occidentaux. Le Maghreb est exigeant en matière de qualité et celle des blés durs français constitue un atout primordial pour accéder à ce marché, malgré nos prix hauts, face au grand concurrent canadien.