Blé : des certificats à l’export, mais après ?
L’atonie du marché des céréales, traditionnelle à cette période de l’année, n’aura pas attendu les fêtes pour se manifester. Le gros point noir de demi-campagne et notamment de ces derniers mois aura été le déficit d’exportations. Certes, la Commission a eu quelques sursauts en attributions de certificats, accompagnés d’ajustements modestes de restitutions, mais le bât blesse par l’absence de concrétisations d’affaires. Jeudi, le Comité de gestion a encore accordé 194 000 t de blé marché libre avec restitutions maintenues à 8 e. Pourtant, dans l’immédiat, cette adjudication, comme celle de la semaine dernière, est dépourvue d’effets sur le marché en l’absence de transactions effectives. On dira que si les exportateurs prennent des certificats c’est parce qu’ils ont des perspectives de ventes. En espérant que le récent réveil de l’origine Mer Noire va se tasser pour les raisons logistiques liées hivernales, tandis que les Australiens se montrent beaucoup plus présents qu’on ne le craignait.
Les exportations françaises sont déjà très en retard par rapport aux objectifs fixés par les derniers Comité permanent de l’ONIC qui tablaient sur 6,2 Mt de sorties vers les pays alors qu’on en est au tiers pour demi-campagne. Le rattrapage paraît difficile à moins que la Commission décide d’un relèvement important de la restitution pour contrer efficacement nos concurrents. Néanmoins, l’adjudication de jeudi est peut-être un signe de l’intention de Bruxelles de poursuivre ses efforts à l’exportation puisque la première tranche de 4 Mt de blé tendre initialement ouverte étant épuisée avec les adjudications du 15 décembre. Notons que le Comité a accordé des certificats marché libre pour des quantités symboliques d’orge : 9 800 t. À la date du 18 décembre, 5,97 Mt de céréales ont été offertes au stockage public dans l’UE, dont la moitié en Hongrie.
C’est une moyenne d’offres hebdomadaire autour de 700 000 t, bien supérieure au rythme des certificats d’exportation. Cette conjoncture déprimante se traduit par un tassement des prix en fin de semaine, le blé standard rendu Rouen passant sous la barre des 103 e (102,75). C’est quand même moins pire qu’il y a un an, la cotation se situant alors à 100 e. Maigre consolation.