Biocoop réduit ses prix pour booster la Bio
À partir du 12 septembre, le réseau Biocoop (240 magasins spécialisés dans les produits biologiques alimentaires et non alimentaires) y va de sa baisse des prix. L’accord Sarkozy ou la lutte contre le hard discount n’y sont pour rien : l’objectif est de donner un coup de fouet à la consommation du bio, grâce à des réductions ciblées sur des produits de consommation courante. L’effort sur les marges, entrepris par le magasin, la plate-forme de distribution et le transformateur permettent au final d’obtenir une réduction du prix de 15 à 30 % par rapport à l’accoutumée, soit la différence généralement constatée entre un produit standard et son équivalent bio.
« Le producteur, premier maillon de la chaîne, n’est pas sollicité pour réduire sa marge. Cela fait partie de notre philosophie », affirme-t-on chez Biocoop. 80 produits sont concernés par ces baisses de prix, mais les magasins pourront n’en proposer qu’une partie, selon les profils et habitudes de consommation locales. La liste des références concernées comporte 74 produits alimentaires (épicerie, frais, boissons), tous détenteurs du label AB (Agriculture biologique). Certains, comme le Comté ou le Roquefort sont également porteurs d’une AOC. Baptisée « La Bio, je peux » et matérialisée par une pastille sur les produits concernés, cette opération a vocation à être durable. « Nous avons pris des produits de consommation courante, comme l’huile d’olive, le riz, le fromage, dont la diminution du prix a un impact visible sur le coût du panier moyen », explique Samantha Breitembruch, de Biocoop. Car si 83 % des Français ont une bonne image des produits bio, ils sont 86 % à les juger trop chers, selon le baromètre 2004 de l’Agence Bio.
Avec l’argument des prix réduits sur des produits courants, Biocoop espère un effet levier sur la consommation freinée par des produits souvent plus chers du fait de volumes moins importants.
Une hausse des ventes devrait engendrer une réduction des coûts logistiques et générer des économies d’échelle au niveau de la production, une conjonction de facteurs de nature à faire baisser globalement les prix des produits bio en France. Et tout cela sans toucher à la rémunération du producteur, principe de base de la filière.